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Pas de place pour les demi-mesures. Le Liban est confronté à une menace existentielle qui met en péril son identité culturelle. La souveraineté est indivisible. L’État ne peut être compromis. Le dilemme ne réside pas dans la formule de coexistence. La problématique n’est pas constitutionnelle. L’accord de Taëf, dans son essence, constitue un texte fondateur pour l’État.

Pas de place pour les demi-mesures. Identifier la nature du danger qui guette le Liban et son peuple est désormais galvaudé. La voie du salut passe par la mise en œuvre de la Constitution dans son intégralité, tout en palliant ses lacunes afin de la développer et de la consolider. De plus, se conformer aux résolutions des Nations unies et de la Ligue arabe, en incluant la neutralité du Liban jusqu’à sa déclaration effective, ainsi que la mise en place de réformes structurelles, financières, économiques, sociales et judiciaires, ont également un air de déjà-vu.

Le peuple libanais est à court d’options pratiques de sauvetage. Les pays arabes et la communauté internationale sont convaincus que le Liban, en tant qu’État et entité souveraine, est victime de violations fatales. Ils sont plutôt favorables à l’option consistant à gérer à leur manière la généralisation de la non-souveraineté et du non-État. Cependant, ils aspirent forcément à une dynamique libanaise où les alliances souveraines, réformatrices et celles aspirant au changement se développeraient. Ils comptent par ailleurs sur les forces vives de la société afin de concilier leur engagement pour la question libanaise.

Pas de place pour les demi-mesures. Pas de place pour les démonstrations folkloriques non plus. L’avenir n’est pas à l’hésitation, l’opportunisme, la démagogie, le populisme ou l’improvisation. Ceux qui disposent d’un trop-plein de puissance tentent inlassablement de dénaturer l’expérience historique du Liban. Face à ces tentatives, l’objectif devrait être de rechercher des solutions qui préservent les normes morales nationales et de mettre en place des dynamiques ciblées pour rétablir l’équilibre dans les rapports de force, notamment après que les dépositaires de la légalité ont cédé à l’illégalité.

L’État adopte la confrontation pacifique avec le non-État. La souveraineté, quant à elle, est en proie à une confrontation déséquilibrée avec la non-souveraineté. Ces deux équations sont pour le moins troublantes, mais le Liban, avec sa noble cause et son peuple otage, composé de résidents et d’expatriés, mérite la résilience, jusqu’à la libération.