Le Premier ministre sortant, Najib Mikati, qui participe à l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, a rencontré le secrétaire général de l’ONU António Guterres. Dans une interview au quotidien français Le Figaro, il a déclaré que " l’État est le principal responsable de l’effondrement économique au Liban ".

Le Premier ministre sortant, Najib Mikati, a déclaré mardi que " l’État est le principal responsable de l’effondrement économique au Liban, sans pour autant oublier la culture de la corruption et du gaspillage au sein de la fonction publique et le manque de réformes ".

Dans un entretien accordé au quotidien français Le Figaro, il par ailleurs estimé que " le Liban a tous les moyens de sa résurrection " et qu’il " ne tient qu’à la classe politique de le permettre ". Il a en outre exhorté le Parlement à " approuver les réformes " proposées dans le projet de loi du budget 2023, condition " cruciale " pour signer l’accord avec le Fonds monétaire international (FMI) afin que " la confiance envers le Liban revienne graduellement ", et que le pays retrouve sa " place financière ".

Interrogé sur le profil du futur président, M. Mikati a répondu: " un profil conforme à la Constitution, c’est-à-dire qu’il devra être accepté par tous les partis, se placer au-dessus de la mêlée et agir en arbitre ".

Et de préciser qu’il " ne serait pas logique, voire raisonnable, d’élire un président qui antagoniserait le Hezbollah ". Il a expliqué que " le peuple libanais n’a pas de problème avec la dimension politique du Hezbollah ", ajoutant que les " appareils paramilitaires et sécuritaires " de cette formation, associés à son " rôle régional ", sont " progressivement devenus un sujet de polarisation, voire de division, et une source de crainte pour de nombreux Libanais ".

À la question de savoir si le Liban pourrait reconnaitre l’État d’Israël, M. Mikati a répondu : " Une initiative de paix a été proposée à Israël en 2002 à Beyrouth par les pays arabes réunis. Si des négociations s’engagent sur cette base entre Israël et la Ligue arabe, nous serons ouverts à la discussion, sachant que le Liban a déjà un accord d’armistice avec Israël. "

" Je suis un homme pragmatique et nous avons besoin de paix, de stabilité et de prospérité dans la région. Je serais prêt à considérer les initiatives de paix qui permettraient l’essor du Liban et préserveraient nos causes nobles et nos droits légitimes, dans le respect des résolutions du Conseil de sécurité bien sûr ", a conclu M. Mikati.

Guterres

Par ailleurs, en marge de sa participation à la 78e session de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, M. Mikati a rencontré le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres. Le responsable onusien a souligné " l’engagement continu de l’ONU en appui au peuple libanais ".

M. Guterres a exprimé " son appréciation envers la générosité du Liban dans son accueil des réfugiés " syriens, précisant que " des efforts sont déployés pour trouver des solutions garantissant leur retour, en toute sécurité et dignité, dans leur pays ".

MM. Mikati et Guterres ont, en outre, " discuté de l’importance des résolutions 1559 (2004) et 1701 (2006) du Conseil de sécurité et de la contribution de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) au maintien de la stabilité ", selon un communiqué publié par l’ONU.

De son côté, M. Mikati a remercié l’ONU " pour son soutien au Liban sur tous les plans ", et M. Guterres " pour son appui au Liban lors du renouvellement du mandat de la FINUL ".

Il a réitéré  " l’engagement du Liban envers les résolutions internationales ", appelant l’ONU à œuvrer pour " mettre fin aux violations israéliennes de la souveraineté du Liban ". Par ailleurs, le Premier ministre sortant a exprimé " la préoccupation du Liban en raison de l’augmentation du nombre de déplacés syriens et son incapacité à en accueillir davantage, en particulier dans le contexte de la crise économique et financière qu’il traverse ".