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Le sort du commandant en chef de l’armée est désormais entre les mains du président du Parlement, Nabih Berry, et du Premier ministre sortant, Najib Mikati, sur décision des forces chrétiennes – de Bkerké aux Forces libanaises, en passant par le Courant patriotique libre, les Kataëb et les Marada. Jusqu’à présent, aucun des deux dirigeants n’a pris de décision concernant le commandement de l’armée, chacun manœuvrant habilement pour déroger à cette responsabilité.

Parallèlement, M. Mikati n’a inscrit ni le report du départ du commandant de l’armée ni la nomination d’un nouveau commandant à l’ordre du jour de la réunion du Conseil des ministres prévue ce mercredi. Par ailleurs, rien ne laisse présager qu’il abordera ces sujets en dehors de l’ordre du jour, à moins d’une surprise majeure. De plus, l’étude juridique, élaborée par le secrétaire général du Conseil des ministres, Mahmoud Makieh, sur les options en vue d’éviter une vacance à la tête de l’armée, n’a pas encore été soumise aux ministres pour être discutée.

Par ailleurs, le président du Parlement, Nabih Berry, réitère que la responsabilité de cette question incombe au gouvernement. Il indique à ses visiteurs qu’il n’y a actuellement aucune intention d’entreprendre des actions en ce sens, en particulier au sein du Parlement, avant le retour du Premier ministre sortant de ses déplacements à l’étranger, y compris le sommet sur le climat aux Émirats arabes unis. Cette période pourrait se prolonger jusqu’au 15 décembre prochain.

Dans ce contexte, de nombreux observateurs du dossier anticipent que la décision concernant le sort du commandant de l’armée ne sera prise que quelques jours avant la retraite du général Joseph Aoun. Ainsi, cette question pourrait être réglée après le Nouvel An, sous prétexte d’une pression croissante et d’une justification urgente exercées par les parties chrétiennes favorables au maintien du général Aoun à son poste. Dans ce scénario, le moment précis de la décision ne ferait aucune différence, qu’elle soit prise au sein du Conseil des ministres ou de la Chambre des représentants.

Il est à noter que le patriarche maronite, Béchara Raï, a intensifié ses contacts avec MM. Berry et Mikati au cours des derniers jours dans le but d’accélérer le processus. Des garanties lui ont été fournies, lui assurant que la question serait résolue selon les souhaits de la majorité chrétienne et des factions libanaises favorables au maintien du général Joseph Aoun à son poste.

Il convient également de souligner, qu’au cours des échanges entre le patriarche et les responsables libanais, ainsi qu’avec certaines figures politiques, il a été question de la volonté occidentale et arabe claire refusant toute vacance au commandement de l’armée. Ces parties ont exprimé leur soutien au maintien du rôle du général Joseph Aoun, un désir qui serait également formulé par l’envoyé spécial du président français pour le Liban, Jean-Yves Le Drian.