L’émissaire américain, Amos Hochstein, a insisté sur la nécessité d’une désescalade au Liban-Sud, affirmant qu’une trêve à Gaza ne s’étendra pas forcément au Liban et que même une guerre limitée ne peut pas être contrôlée.

M. Hochstein a effectué lundi une visite marathon au Liban, sa troisième depuis le début de la guerre à Gaza, pour poursuivre avec les responsables libanais les discussions autour d’un règlement à moyen terme au Liban-Sud.  Arrivé aux environs de 13h, il a clôturé sa visite, vers 20h, par un entretien avec un groupe de députés de l’opposition en présence de l’ambassadrice des États-Unis, Lisa Johnson.

Les députés Michel Moawad, Samy Gemayel, Elias Hankache, Georges Adwan et Georges Okais étaient présents à cette réunion à l’issue de laquelle le député Samy Gemayel (Kataëb) a déclaré que sa plus grande préoccupation reste la souveraineté du Liban malgré la guerre à Gaza. "Nous travaillons pour une initiative qui mettrait fin à la guerre au Sud et espérons parvenir à un résultat. Cependant, nous voulons rappeler à tout le monde que cela ne peut pas se faire au détriment de l’État et de sa souveraineté, ni en mettant l’avenir du peuple libanais entre les mains d’autres personnes" a précisé le chef des Kataëb, en allusion au Hezbollah.

"Nous avons dit à M. Hochstein que nous devons coopérer pour mettre en œuvre la résolution 1701 du Conseil de sécurité et soutenir l’armée libanaise pour maintenir la sécurité à la frontière", a affirmé pour sa part le député Georges Adwane (Forces libanaises).

Quant au député Michel Moawad (Renouveau), il a précisé que "l’objectif est de protéger le Liban afin qu’il ne soit pas entraîné dans la guerre et d’établir une stabilité à long terme en parvenant à des solutions sérieuses par le biais de la mise en œuvre de la 1701".

"Malgré les discussions de M. Hochstein aujourd’hui (lundi) avec le chef du gouvernement (d’expédition des affaires courantes), la décision de paix ou de guerre n’est pas entre les mains de ce dernier", a poursuivi Moawad. Il a souligné par ailleurs la nécessité de mettre fin à la guerre pour que le Liban "ne soit pas utilisé comme une carte de négociation dans chaque crise régionale".

Plus tôt dans l’après-midi, l’émissaire américain s’était entretenu avec le Premier ministre sortant, Najib Mikati, à qui il a fait part des efforts déployés pour parvenir à un cessez-le-feu à Gaza.

Avant d’arriver au Grand Sérail, l’émissaire américain s’était entretenu avec le leader druze, Walid Joumblatt, en présence du chef du parti socialiste progressiste, Teymour Joumblatt, et les députés de la Rencontre démocratique, Marwan Hamadé et Waël Abou Faour. Les derniers développements et les efforts de désescalade au Liban-Sud étaient au menu des discussions.

La deuxième rencontre de la journée pour l’émissaire du président américain fut avec le commandant en chef de l’armée Joseph Aoun en présence de l’ambassadrice Johnson. Les discussions ont porté sur la situation générale dans le pays et les développements à la frontière sud.

L’émissaire américain, Amos Hochstein, avait entamé son séjour au Liban par une visite à Aïn el-Tiné, où il a rencontré le président du Parlement, Nabih Berry.

À l’issue de cette réunion, l’émissaire américain a affirmé que les États-Unis déploient tous les efforts possibles pour trouver une solution diplomatique au conflit. Il a souligné que "l’escalade ne bénéficie à aucune partie" et assuré que même "une guerre limitée ne peut pas être contrôlée". Et M. Hochstein d’ajouter: "Je suis là pour soutenir une solution diplomatique de désescalade à la frontière sud, qui permettrait aux Libanais de rentrer chez eux et aux Israéliens de faire de même". Il a indiqué qu’une trêve à Gaza ne s’étendra pas forcément au Liban, tout en relevant que les pourparlers engagés à cette fin semblent progresser entre les Israéliens et le Hamas, avec le soutien de l’Égypte, du Qatar et des États-Unis.

Il a aussi mis en garde contre "une escalade qui n’aidera pas le Liban à se reconstruire et à progresser en ce moment important de son histoire", faisant référence à la montée des violences des derniers jours entre le Hezbollah et Israël.

"Les États-Unis estiment que la solution ne doit être que diplomatique et que les Libanais et les Israéliens méritent de vivre en paix", a-t-il par ailleurs défendu, indiquant "qu’un arrêt temporaire des hostilités n’est pas suffisant".

Interrogé sur une éventuelle trêve du conflit à Gaza, discutée et négociée ces derniers jours pour le mois de Ramadan, M. Hochstein a souligné que son pays "œuvre pour un cessez-le-feu à Gaza, pour la libération des prisonniers et pour que la trêve à Gaza s’étende également au Liban-Sud". Ce qui, selon lui, ne semble pas encore acquis.

Amos Hochstein a clôturé sa visite par une rencontre à l’aéroport de Beyrouth avec le vice-président de la Chambre, Elias Bou Saab, avant de quitter le Liban.

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