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Les ambassadeurs des pays membres du Quintette (États-Unis, France, Arabie saoudite, Égypte, Qatar) ont tenu, mercredi, une réunion d’évaluation au siège de l’ambassade américaine à Awkar, pour faire le point sur les résultats des contacts qu’ils ont déjà établis avec les différentes parties politiques, au sujet du dossier de la présidentielle et décider de la suite à donner à leur initiative.

Il s’agit de la seconde réunion qu’ils tiennent après avoir terminé un premier cycle de concertations avec des chefs politiques libanais, dans une tentative de dégager un dénominateur commun qui favoriserait une percée au niveau du dossier de la présidentielle.

La première réunion s’était tenue le 16 avril, en la résidence de l’ambassadeur d’Égypte, Alaa Moussa.

Pour les représentants du groupe des Cinq, il est urgent que le Liban se dote d’un nouveau président de la République. Le Quintette est désormais persuadé que le dossier de la présidentielle libanaise est lié à celui de la guerre à Gaza, à cause notamment de l’implication indirecte du Hezbollah dans le conflit militaire entre Israël et le Hamas, à travers l’ouverture du front sud.

Ce lien reste cependant extrêmement préjudiciable au Liban, qui risque de rater, encore une fois, le coche. Les cinq diplomates considèrent que les Libanais doivent se rendre compte qu’il est dans leur intérêt d’élire un président avant que la guerre à Gaza prenne fin. Parce que si le blocage persiste et qu’un cessez-le-feu est instauré dans l’enclave palestinienne, les négociations qui suivront seront menées en l’absence du Liban. Les États-Unis, la France, l’Arabie saoudite et même l’Égypte insistent sur le fait qu’en l’absence d’un président, Beyrouth n’aura pas de place aux pourparlers, qui le concernent pourtant directement, puisqu’ils doivent, entre autres, porter sur les modalités d’un rétablissement de la stabilité aussi bien à Gaza qu’à la frontière nord d’Israël avec le Liban.

Au cours de leur réunion à Awkar, les cinq diplomates ont ainsi discuté des démarches qu’ils pourraient mener dans les semaines à venir, dans la continuité de leur initiative, tout en étant conscients qu’elles pourraient ne pas aboutir.

Selon des sources concordantes, l’action des ambassadeurs s’inscrit dans le prolongement de l’initiative du bloc de la Modération nationale qui porte sur des concertations parlementaires informelles autour de la présidentielle. Au terme de ces concertations, le président de la Chambre, Nabih Berry, convoquerait une réunion électorale avec des tours successifs jusqu’à l’élection d’un président.