Le ministre sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, a mis en garde contre "une explosion de la situation au Liban (à cause de la présence massive de Syriens dans le pays) qui, si elle se produit, se répercutera sur les pays voisins et sur l’Europe". Il a souligné que "le maintien du statu quo dans ce dossier constitue une menace existentielle pour le Liban".

Lors de la conférence de Bruxelles sur la Syrie, lundi, M. Bou Habib a reproché au Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) son manque de coopération pour un règlement du problème que pose la présence de migrants et de déplacés syriens. L’agence onusienne "n’a fourni que des données incomplètes concernant les Syriens au Liban", a fustigé le ministre sortant des AE, faisant remarquer que cette agence est devenue "elle-même un problème aux yeux de nombreux Libanais".

M. Bou Habib a longuement exposé les problèmes auxquels le pays est confronté du fait des centaines de milliers de migrants et de déplacés. Puis il a soumis aux représentants des pays présents une batterie de solutions dont une partie peut être mise en œuvre en coopération avec le HCR et d’autres organisations internationales.

Le chef de la diplomatie libanaise a, dans ce sens, fait part de la volonté libanaise "de mener un dialogue constructif avec la communauté internationale et les organisations internationales en vue d’élaborer une feuille de route détaillée pour le retour des déplacés, à l’exception des cas particuliers protégés par les lois libanaises".

M. Bou Habib a ainsi préconisé "l’application du principe de partage des charges, à travers la réinstallation dans des pays tiers des Syriens qui ne peuvent pas rentrer chez pour des raisons politiques et sécuritaires".

Il a exigé "une juste compensation pour l’État libanais, à titre temporaire, et non comme solution alternative, par le soutien direct de ses institutions, en raison des charges, énormes, d’environ 100 milliards de dollars, selon les estimations préliminaires de la Banque mondiale".