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Israël et le Hezbollah savent que toute escalade du conflit à la frontière sud leur serait extrêmement coûteuse et pourrait potentiellement enflammer toute la région. Le cas échéant, l’Iran ne restera certainement pas les bras croisés face à une grave menace contre son bras armé, qu’est le Hezbollah, dans la région.

Les Israéliens sont persuadés que toute guerre d’envergure contre cette formation entraînera un embrasement régional. Tout scénario qu’ils ont élaboré les a menés à cette conclusion, qu’il porte sur une attaque contre le Hezbollah et la destruction massive du Liban, une offensive contre le Hezb en territoire syrien ou une frappe directe contre l’Iran.

Les Américains ont d’ailleurs mis en garde Tel Aviv, par les canaux diplomatiques, contre la gravité de toute opération militaire d’envergure contre le Hezb. Mais l’escalade à la frontière israélo-libanaise a accentué les inquiétudes américaines, alors que les garde-fous dans le cadre desquels les échanges de tirs s’opéraient semblent avoir sauté.

Washington s’est ainsi empressé d’envoyer Amos Hochstein, conseiller principal du président américain, Joe Biden, en Israël où il est attendu lundi, dans le cadre d’une nouvelle mission de bons offices. Amos Hochstein doit notamment inciter les dirigeants israéliens à la retenue, en échange de promesses d’assistance supplémentaire et de coopération technologique pour contrer les missiles et les drones du Hezbollah.

L’émissaire américain n’est pas porteur de propositions nouvelles concernant la situation le long de la frontière israélo-libanaise. Le dossier est bloqué parce qu’un arrêt des hostilités entre le Hezbollah et Israël est lié à un cessez-le-feu à Gaza, qui ne semble cependant pas réalisable dans un avenir proche, malgré les efforts déployés par les parties américaines et internationales.

Cela ne veut pas pour autant dire que M. Hochstein ne discutera pas avec les Israéliens des options possibles, militaires et diplomatiques, pour une solution à la frontière.

Les Américains estiment qu’une solution à long terme dans le sud du Liban reste envisageable par la voie de la négociation. Même les Israéliens y croient. Le problème est que les pourparlers pour un cessez-le-feu à Gaza risquent de se prolonger, ce qui accroît le risque d’un conflit généralisé, lequel ne sera plus contrôlable au cas où il serait la conséquence d’un événement militaire majeur et significatif.

Selon des sources américaines, les discussions au sujet de l’embrasement au niveau de la frontière israélo-libanaise se limitent actuellement aux Israéliens. Des pourparlers avec les autorités libanaises sont considérées pour le moment inutiles, celles-ci n’ayant pas de pouvoir décisionnel.

Des contacts avec le Hezbollah ne sont pas non plus envisageables et seront, de toute façon, inutiles. Quant aux contacts indirects avec l’Iran, pour freiner les ardeurs guerrières du Hezb, ils ont surtout montré qu’il n’est pas possible de se fier aux promesses de Téhéran.

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