Compromis présidentiel vs feuille de route de l'opposition
Le bloc du Renouveau a considéré, dans un communiqué publié mercredi, que la feuille de route présentée par l’opposition représentait une «opportunité sérieuse pour surmonter l’impasse présidentielle et aboutir à un processus électoral conforme aux dispositions de la Constitution libanaise, ouvrant ainsi la voie à un regain de souveraineté et à l’établissement d’un État de droit».

Lors de sa réunion hebdomadaire tenue à son siège à Sin el-Fil, le bloc a appelé toutes les forces politiques à «saisir cette occasion pour mettre fin à l’effondrement dont est victime le Liban à tous les niveaux».

Il convient de rappeler que, dans le cadre d’une conférence de presse tenue au Parlement le 9 juillet dernier, les députés de l’opposition ont soumis une feuille de route «pratique» qui comprend deux propositions. Elle a pour objectif principal «de sortir le Liban de l’impasse politique» qui perdure depuis le 31 octobre 2022, et qui «perturbe le fonctionnement des institutions de l’État».

En vertu de la première proposition, les députés seraient appelés «à se réunir dans l’enceinte du Parlement, sans invitation officielle, sans institutionnalisation ni cadre spécifique, afin de respecter les règles relatives à l’élection d’un président de la République, telles que stipulées dans la Constitution libanaise». Une fois le délai émis pour ces consultations dépassé (48 heures, selon la proposition), les députés «se rendront à une session électorale ‘ouverte’, par sessions successives, jusqu’à l’élection du président de la République, comme le stipule aussi la Constitution, sans clore le procès-verbal de la session».

La deuxième proposition consiste à exhorter le chef du Parlement, Nabih Berry, à «convoquer les députés à une session parlementaire ‘ouverte’ pour élire un président, qu’il présidera conformément aux pouvoirs qui lui sont conférés par la Constitution». En cas d’échec, les sessions resteraient, toujours selon cette deuxième proposition, ouvertes, dans un délai de 48 heures, permettant ainsi aux députés et blocs parlementaires de se concerter en dehors de l’hémicycle.

«À la fin de ce délai, les parlementaires devront revenir sur les bancs de l’hémicycle pour voter, en sessions consécutives, à raison de quatre par jour, sans interruption et sans clore le procès-verbal de la session, jusqu’à l’élection d’un président de la République», précise le texte avancé par les députés de l’opposition.




Compromis présidentiel 

Dans le même contexte, mais sur un autre registre, le mufti jaafari, le cheikh Ahmad Kabalan a estimé qu’«un compromis présidentiel digne du principe du vivre-ensemble au Liban est nécessaire».

Dans un discours prononcé jeudi à l’occasion de la commémoration de la fête de Achoura, le dignitaire religieux chiite a appelé les parties prenantes à saisir «l’opportunité nationale que représente le chef du Parlement, Nabih Berry» et à «régler le problème de l’impasse présidentielle dans l’enceinte du Parlement».

Ces propos interviennent à l’heure où le chef du Législatif exige la tenue d’un dialogue ou de consultations entre les blocs parlementaires que lui-même présiderait. Selon M. Berry, cette condition préalable à la convocation d’une séance pour l’élection présidentielle permettrait de débloquer l’impasse à ce niveau. Une proposition que rejettent fermement les députés de l’opposition, la considérant comme contraire à la Constitution.
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