Bien que démise de ses fonctions, la procureure générale près la cour d’appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, a essayé de reprendre la main sur les dossiers financiers dont elle avait été dessaisie. Sa tentative a cependant été vouée à l’échec.

Le procureur général par intérim près la Cour de cassation, Jamal Hajjar, a rejeté une requête qu’elle lui a fait parvenir et dans laquelle elle lui demande de "charger des agents du département d’investigations criminelles d’amener l’ancien gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé, à son bureau pour qu’elle l’auditionne dans le cadre de son enquête sur trois dossiers en suspens chez elle", selon des informations obtenues par Houna Loubnan.

Le juge Hajjar a également refusé qu’elle soumette M. Salamé à un interrogatoire dans le lieu où il est actuellement détenu.

De source judiciaire, on a expliqué que la réaction du procureur se situe dans le prolongement de sa décision, prise il y a quelques mois, pour la dessaisir des dossiers des banques, à cause du comportement discrétionnaire, en contradiction avec les principes élémentaires de justice, de la procureure démise de ses fonctions.

M. Salamé avait été placé, lundi, en détention préventive, par le juge Hajjar dans le cadre de l’enquête sur l’affaire Optimum Invest.

Mardi, le Parquet financier a engagé des poursuites contre l’ancien gouverneur de la Banque du Liban et a transmis le dossier au premier juge d’instruction par intérim de Beyrouth, Bilal Halaoui.