Le Liban menacé de famine, selon deux agences onusiennes
Selon un rapport de la FAO et du PAM, le Liban figure au nombre de 20 pays considérés comme des «points chauds de la faim».

Le Liban figure au nombre des pays menacés par la famine, selon un nouveau rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM). Rendu public lundi et intitulé "Les points chauds de la faim: mises en garde de la FAO et du PAM sur l’insécurité alimentaire aiguë", le document souligne la nécessité d’une «action humanitaire urgente dans 20 points chauds, où la faim aiguë devrait s’aggraver entre juin et septembre 2022, pour sauver des vies et des moyens de subsistance, et prévenir la famine».

Selon le rapport, «l’effondrement financier et économique qui sévit au Liban depuis fin 2019, aggravé par la pandémie de Covid-19, et plus récemment par l’augmentation à l’échelle internationale des prix des produits de base, a renforcé l’insécurité alimentaire». «La hausse des prix internationaux des matières premières, qui s'est accélérée après le début de la guerre en Ukraine (fin février 2020), devrait encore aggraver la crise économique au Liban», déplorent les agences onusiennes.

Rappelant que le Liban importe la quasi-totalité des céréales (plus de 60% du blé est importé d’Ukraine) et de ses besoins énergétiques, la FAO et le PAM soulignent que «la hausse actuelle des prix des matières premières se produit dans le contexte de la pire crise économique que le Liban ait connue depuis les années 1990». D’après le document en fait, l’économie libanaise a connu une contraction de 21,4% en 2020 et de près de 10,5% en 2021.


Le résultat des élections législatives «est peu susceptible de sortir le pays de l’impasse ou de réduire les tensions politiques qui ont sapé les tentatives pour l’obtention d’un soutien financier essentiel d’organisations internationales et des pays donateurs», estime le rapport.

«L’année dernière, l’aggravation de la crise économique a renforcé l’insécurité alimentaire», peut-on lire dans le document, qui souligne que selon une étude menée par le PAM en septembre et décembre 2021, 1,8 million de Libanais (46% de la population) et 735.000 Syriens (49% des réfugiés) étaient exposées à l’insécurité alimentaire.

Outre le Liban, les pays menacés de famine sont: la Somalie, l’Éthiopie, le Kenya, le Soudan du Sud, le Sahel, les Caraïbes, l’Afghanistan, le Nigéria, le Yémen, la Somalie, le Congo, Haïti, le Soudan, la Syrie, le Sri Lanka, les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest (Bénin, Cap Vert et Guinée), l’Ukraine, le Zimbabwe, l’Angola, Madagascar et le Mozambique.

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