Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a lié l’escalade verbale du Hezbollah à trois facteurs, dont la tournée du président américain, Joe Biden, dans la région. "Les Iraniens ont voulu envoyer au leader américain, à travers le Hezbollah, un message selon lequel leurs bras militaires proches d’Israël notamment, sont capables de faire exploser la situation" dans la région, a-t-il expliqué dans une interview à l’agence locale Al-Markaziya. "Sinon, a ajouté M. Geagea, pourquoi Hassan Nasrallah a-t-il changé de ton, à ce moment précis, après avoir répété à plusieurs reprises qu’il se tenait derrière l’État dans l’affaire des pourparlers indirects avec Israël au sujet de la délimitation des frontières?"

Le chef des FL a donné une deuxième explication, à dimension locale cette fois, au discours belliqueux du chef du Hezbollah: "Il veut rappeler que ses armes ont une fonction et que sa formation a toujours une mission de résistance, maintenant que tout le monde sait, notamment au niveau de sa base, que ses alliances incohérentes sont responsables de l’effondrement de l’Etat".

Samir Geagea a déconstruit l’explication du chef du Hezbollah selon laquelle l’exploitation des ressources gazières offshore va régler les problèmes économiques et financiers du Liban. "Cela n’est pas vrai, parce que les fonds que cette exploitation générera seront dilapidés en quelques années par le Hezbollah et ses alliés corrompus", a-t-il dit. Quant à la solution, elle est selon lui la suivante: "Se débarrasser de la clique au pouvoir".

La troisième explication apportée par le chef des FL aux menaces de Hassan Nasrallah se rapporte au fait que "ce dernier a réalisé que les négociations engagées sous l’égide de Washington pour la délimitation de la frontière sont sur le point d’aboutir". "Nasrallah a voulu anticiper cette réalisation en envoyant des drones (en direction du champ gazier de Karish) et en ayant recours à l’intimidation, pour se présenter par la suite comme étant l’artisan de cet exploit et l’instrumentaliser au double plan politique et populaire".