Présents en Syrie depuis plusieurs années, les Américains ont créé en 2016 une base à Al-Tanf dans le sud du pays. Ils sont également présents dans les provinces de Hassaké (nord-est) et de Raqqa (nord), pour soutenir les Forces démocratiques syriennes (FDS), dirigées par les Kurdes. Ils combattent des milices pro-iraniennes basées dans la région de Deir Ezzor.

Washington a récemment frappé l’est de la Syrie, affirmant viser des milices pro-Téhéran. Quelles sont les forces en présence dans cette zone riche en pétrole et frontalière de l’Irak?

Où sont les Américains et leurs alliés?

Les Forces démocratiques syriennes (FDS), dirigées par les Kurdes et soutenues par les États-Unis, tiennent une part de la rive orientale de l’Euphrate.

Convoi des Forces démocratiques syriennes (FDS) au Nord de la Syrie (AFP)

 

Elles ont gagné ces territoires en combattant avec le soutien de la coalition emmenée par Washington le groupe jihadiste État islamique (EI). Ce dernier a été déclaré " défait " en 2019 à Baghouz, à la frontière syro-irakienne.

La coalition internationale, elle, a des bases sur le champ pétrolier d’Al-Omar, le plus grand de Syrie, ainsi que sur le champ gazier de Conoco.

Des soldats américains sont aussi présents dans les provinces de Hassaké (nord-est) et de Raqqa (nord), tenues par les Kurdes, et ils ont créé en 2016 une base à Al-Tanf dans le sud, aux confins de la Syrie, de la Jordanie et de l’Irak.

Qui sont les pro-Iran?

Depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, des factions pro-Iran ont été envoyées combattre aux côtés du régime de Bachar al-Assad.

Aujourd’hui, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), elles comptent près de 15.000 combattants irakiens, afghans et pakistanais dans un secteur allant de la ville frontalière Boukamal jusqu’au chef-lieu éponyme de Deir Ezzor.

En tenant la zone frontalière, elles s’assurent des passages permettant d’acheminer hommes, armes et biens entre Irak et Syrie.

L’Iran assure n’avoir aucune troupe en Syrie, mais indique que des " conseillers " militaires issus des Gardiens de la Révolution, son armée idéologique, opèrent aux côtés du régime.

Plusieurs factions irakiennes combattent également en Syrie, notamment les brigades du Hezbollah, plusieurs fois visées par des raids imputés à Washington ou à Israël.

Des soldats américains patrouillent dans un village du nord de la Syrie (AFP)

 

Le Hezbollah libanais est aussi déployé dans cette région, mais ces trois dernières années, ses effectifs ont été réduits après une forte baisse des combats.

Les brigades Al-Fatimiyoun et Al-Zeinabiyoun regroupent les combattants afghans et pakistanais chiites. Fondées par les Gardiens de la Révolution, elles sont visées depuis 2019 par des sanctions américaines.

Al-Fatimiyoun est l’une des principales milices pro-Iran implantées en Syrie, selon l’OSDH.

En outre, des milliers de Syriens ont rallié des milices locales alliées à Téhéran.

Cycles de représailles?

Deir Ezzor, où se trouvent les plus grands champs pétroliers de Syrie, est régulièrement visée par des raids américains ou israéliens, grands rivaux de Téhéran.

Ces frappes, pas toujours revendiquées, visent des entrepôts et des sites militaires ainsi que des camions transportant armes et munitions appartenant aux pro-Iran.

Des troupes américaines patrouillent dans le nord-est de la Syrie (AFP)

 

Certaines ont été reconnues par les forces américaines et d’autres attribuées à Israël qui martèle régulièrement son intention d’empêcher l’Iran d’étendre son influence.

Mardi, par exemple, le président américain Joe Biden a ordonné des frappes aériennes visant des " infrastructures utilisées par des groupes affiliés aux Gardiens de la Révolution " à Deir Ezzor, selon Washington.

Téhéran a démenti tout lien avec ces groupes, mais de nouveau mercredi l’armée américaine a annoncé avoir répliqué à des tirs de roquettes l’ayant visée, tuant " deux ou trois personnes suspectées d’être des militants soutenus par l’Iran ".

Avec AFP