Les autorités iraniennes ont réagi en limitant l'accès à internet et en bloquant WhatsApp et Instagram. Les connexions internet y sont d'ailleurs toujours très perturbées. Selon un spécialiste d'internet contacté par Ici Beyrouth, "le régime cible ainsi les réseaux sociaux pour éviter la coordination de masse et la fuite de nouvelles vers l’étranger". "Mais les Iraniens ont tenté de s'entraider en créant des connexions proxy et des connexions "à l’ancienne" par modem, car les autorités ne peuvent pas couper les lignes téléphoniques classiques", ajoute-t-il.
Ce type de connexion est plus lent évidemment, mais il permet de contourner le blackout officiel afin de transmettre des images ou des informations.
Des vidéos vérifiées par l’AFP publiées sur les réseaux sociaux montrent un homme en uniforme militaire en train de tirer en direction de manifestants, dont le nombre restait inconnu, dans la région de Shahre Rey, dans le sud de la capitale iranienne.
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Des #vidéos partagées sur les #réseaux sociaux font état de #manifestations dans plusieurs villes #iraniennes. Sur cette vidéo, les forces de l'ordre tirent à balles réelles en direction des manifestants. pic.twitter.com/5HyT0iMlLb
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D'autres images encore montrent des manifestants en train de courir devant l'hôtel Park Royal situé dans le nord de Téhéran, dans une rue livrée à des scènes de chaos et à plusieurs incendies localisés dans les rues. Au moins huit coups de feu dont l'origine est indéterminée sont entendus.
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Ces images ont été tournées à #Dehgolan, dans le nord-est du pays. Un manifestant tente de brûler un portrait immense du général Qassem Soleimani, tué par une frappe américaine en Irak en janvier 2020. pic.twitter.com/xT2PMGIstD
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Des #vidéos partagées sur les #réseaux sociaux font état de #manifestations dans plusieurs villes #iraniennes. Ces images ont été tournées à #Téhéran où plusieurs opérations escargot sont en cours. pic.twitter.com/VAB5PEuuST
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Mahsa Amini, âgée 22 ans, a été arrêtée le 13 septembre à Téhéran pour "port de vêtements inappropriés" par la police des moeurs chargée de faire respecter le code vestimentaire de la République islamique. Son décès, trois jours plus tard à l'hôpital, a entraîné des manifestations nocturnes dans les principales villes d'Iran parmi lesquelles la capitale Téhéran.
Un média d'Etat a fait état jeudi de la mort de 17 personnes dans ces manifestations. Mais le bilan risque d'être bien plus lourd, l'ONG d'opposition Iran Human Rights (IHR), basée à Oslo, faisant état vendredi d'au moins 50 morts dans la répression par les forces de sécurité des manifestations qui, selon cette source, ont eu lieu dans environ 80 villes depuis une semaine.
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Des #militants #iraniens ont pu pirater la #télévision officielle iranienne pour diffuser des discours de militantes sans #foulard. pic.twitter.com/DoDVqnToNU
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Les manifestations ont atteint la plupart des grandes villes iraniennes.
Dans plusieurs villes iraniennes, des manifestants ont affronté les forces de sécurité, incendié des véhicules de police et scandé des slogans hostiles au pouvoir, selon des médias et des militants.
La police a arrêté un nombre indéterminé de personnes, ont rapporté des médias iraniens. Parmi elles, figurent le militant Majid Tavakoli et la journaliste Nilufar Hamedi, selon leur entourage.
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Des #vidéos partagées sur les #réseaux sociaux font état de #manifestations dans plusieurs villes #iraniennes. Ces images ont été tournées à #Téhéran lors d’une descente musclée de la police dans un quartier résidentiel. pic.twitter.com/UFs3fJe2mY
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Les images les plus virales sur les réseaux sociaux sont celles où l'on voit des Iraniennes brûler leur foulard. En Iran, les femmes doivent se couvrir les cheveux et n'ont pas le droit de porter des manteaux courts ou serrés.
Le président iranien, Ebrahim Raïssi, a promis jeudi une enquête sur le décès de la jeune femme, tout en précisant que le médecin-légiste n'avait pas fait état d'abus de la part de la police, ce que contestent les manifestants.
Face aux protestataires, qualifiés de "contre-révolutionnaires", "émeutiers" ou "comploteurs", les autorités ont riposté en organisant leurs propres manifestations après la prière du vendredi.
A l'appel d'un organisme chargé d'organiser des manifestations officielles, des milliers de personnes ont défilé dans plusieurs villes d'Iran, notamment à Téhéran, Qom (nord) ou Ispahan (centre).
A Téhéran, des centaines de personnes parmi lesquelles des femmes en tchador ont manifesté avec des drapeaux de la République islamique, des pancartes de soutien et de remerciements aux forces de l'ordre, selon la télévision d'Etat.
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Des #vidéos partagées sur les #réseaux sociaux font état de #manifestations dans plusieurs villes #iraniennes. Sur cette vidéo, les manifestants scandent des slogans contre le régime: "Toutes ces années de crime, mort au régime (Vilayet el fakih)" pic.twitter.com/iJSy7wOOBz
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"Mort aux comploteurs", "Prôner la fin du voile, c'est la politique des Américains", pouvait-on entendre comme slogans.
Louant les "efforts et les sacrifices de la police", les Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, ont de leur côté assuré que la récente "conspiration de l'ennemi" serait "vouée à l'échec".
Les autorités avaient fait état jeudi de la mort de cinq membres des forces de l'ordre.
Alors qu'à l'étranger des ONG ont dénoncé une répression "brutale" des manifestations en Iran, les connexions internet y sont toujours très perturbées vendredi, avec le blocage de WhatsApp et Instagram, tandis que Washington a annoncé des mesures "pour soutenir l'accès des Iraniens à la libre circulation de l'information".
Vendredi, Washington a annoncé la levée de certaines interdictions de commerce avec l'Iran, afin de permettre aux entreprises technologiques de fournir des plateformes et services permettant aux Iraniens d'accéder à internet.
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Des #vidéos partagées sur les #réseaux sociaux font état de #manifestations dans plusieurs villes #iraniennes. Sur celle-ci, des manifestants ont attaqué un véhicule de police qu'ils ont renversé. pic.twitter.com/urAnIjFXE8
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Cette annonce intervient quelques jours après que le propriétaire de SpaceX, Elon Musk, a déclaré qu'il comptait demander une exemption aux sanctions contre l'Iran auprès de l'administration américaine afin d'y proposer les services de connexion à internet via sa constellation de satellites Starlink.
Ces mesures prévoient d'autoriser "les entreprises technologiques à offrir au peuple iranien plus d'options de plateformes et services extérieurs sécurisés", a annoncé le département américain au Trésor dans un communiqué.
NetBlocks, un site basé à Londres qui observe les blocages d'internet à travers le monde, a estimé vendredi que les restrictions touchant internet en Iran s'assimilent "à un schéma de perturbations semblable à un couvre-feu".
L'accès aux "plateformes en ligne demeure restreint et la connectivité est intermittente pour de nombreux utilisateurs", a indiqué Netblocks ajoutant que l'internet mobile était "interrompu pour un troisième jour (ce) vendredi".
Avec AFP
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