Des frappes aériennes de l’armée birmane ont fait 50 morts et plusieurs blessés lors d’un concert organisé par l’Armée de l’indépendance Kachin (KIA), un groupe ethnique rebelle.

Environ 50 personnes ont été tuées et 70 blessées dans des frappes de l’armée de l’air birmane sur un concert organisé par un important groupe ethnique rebelle, a annoncé lundi un porte-parole de ce groupe.

" Dimanche vers 20h40 (14h40 GMT), deux avions militaires birmans ont attaqué " une cérémonie organisée par l’Armée de l’indépendance Kachin (KIA), a déclaré à l’AFP le colonel Naw Bu.

" Environ 50 personnes ont été tuées ", a-t-il précisé, soulignant qu’il s’agissait de membres de la KIA et de civils et ajoutant qu’environ 70 personnes avaient été blessées.

Les médias locaux ont rapporté que jusqu’à 60 soldats de la KIA et civils avaient péri.

 

Sur des images partagées par ces médias, on peut voir des débris jonchant le sol, ce qu’ils présentent comme étant le résultat de ces attaques.

Le bureau des Nations unies en Birmanie s’est dit " profondément préoccupé et attristé par les informations faisant état de frappes aériennes qui ont eu lieu à Hpakant, dans l’État de Kachin ".

" Les premiers rapports suggèrent que plus de 100 civils pourraient avoir été touchés par les bombardements ", a-t-il déclaré dans un communiqué.

" De nombreux morts ont également été signalés ", a-t-il poursuivi.

Contacté, un porte-parole de la junte birmane n’a pas voulu faire de commentaires sur ces informations.

L’ambassade des États-Unis à Rangoun a fait savoir qu’elle " suivait les informations faisant état d’une frappe aérienne militaire ayant visé un rassemblement de Kachins et ayant entraîné la mort d’un grand nombre de civils ".

Des affrontements opposent régulièrement la KIA à l’armée depuis des décennies et d’intenses combats ont éclaté à la suite du coup d’État de l’année dernière en Birmanie.

En septembre, au moins 11 écoliers ont perdu la vie dans une frappe aérienne et des tirs de militaires sur un village de la région de Sagaing, dans le nord de la Birmanie.

La junte avait alors expliqué avoir envoyé en hélicoptère des soldats à Let Yet Kone après avoir été informée que des combattants de la KIA et d’une milice locale opposée aux généraux au pouvoir faisaient circuler des armes dans la région.

 

Plusieurs des très nombreux groupes rebelles ethniques ont apporté leur soutien au mouvement qui a vu le jour en Birmanie contre les putschistes, offrant un abri et même une formation à des militants opposés à la junte.

En mai dernier, la KIA a affirmé avoir abattu un hélicoptère de l’armée birmane au cours de violents affrontements près de Momauk, une ville de l’extrême nord.

Plus de 2.300 personnes ont été tuées et plus de 15.000 ont été arrêtées dans le cadre de la répression par les militaires des opposants depuis le coup d’État, selon une organisation locale de surveillance du respect des droits de l’homme.

La junte affirme quant à elle que ceux qui la combattent sont responsables de la mort de près de 3.900 civils.

Avec AFP