En tournée en Amérique latine, le président iranien Ebrahim Raïssi a été accueilli lundi au Venezuela. Il a salué un pays " ami en des temps difficiles " face à des " ennemis communs ".

Le président iranien Ebrahim Raïssi, arrivé lundi au Venezuela, première étape d’une mini-tournée en Amérique latine, a souligné que les deux pays étaient " amis en des temps difficiles " et avaient des " ennemis communs " qu’il n’a pas cités.

" Nous avons des visions communes, des ennemis communs ", a lancé M. Raïssi, élu en 2021, lors d’une déclaration au palais présidentiel de Caracas aux côtés du président vénézuélien Nicolas Maduro.

" Résistant face à l’ennemi commun (…) depuis de nombreuses années, nous entretenons cette amitié avec le peuple vénézuélien (…) amis de temps difficiles  (…) ", a-t-il ajouté.

Les deux pays ont annoncé avoir signé 25 accords de coopération.

Le président iranien, qui a reçu l’ordre du Libérateur, plus haute décoration vénézuélienne, a assuré vouloir faire passer les échanges entre les deux pays de 3 milliards de dollars actuellement à 10 milliards, puis à terme à 20 milliards de dollars par an.

" L’Iran joue un rôle de premier plan en tant que l’une des puissances émergentes les plus importantes du nouveau monde ", a déclaré le président vénézuélien M. Maduro, qui a notamment critiqué l’ancien président américain Donald Trump.

" Nous sommes du bon côté de l’histoire (…) Ensemble (avec l’Iran), nous serons invincibles ", a-t-il dit.

M. Maduro a précisé qu’il " demande toujours plus de soutien au président iranien afin de développer une puissante coopération scientifique et technologique ".

Téhéran est l’un des principaux alliés internationaux du président vénézuélien Nicolas Maduro. Les deux pays, membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), font l’objet de sanctions américaines destinées à entraver leurs économies.

En 2020, l’Iran a envoyé 1,5 million de barils d’essence et des fournitures pour tenter de relancer les raffineries vénézuéliennes, alors à l’arrêt dans un contexte de pénurie massive et de grave crise économique. Washington a depuis accusé l’Iran de contourner les sanctions.

M. Raïssi devait ensuite se rendre à Cuba et au Nicaragua, autres alliés stratégiques, opposés aux États-Unis.

" Ce voyage peut être un tournant pour améliorer le niveau des relations entre nous et les pays d’Amérique latine ", avait déclaré avant son départ à Téhéran M. Raïssi à l’agence de presse étatique Irna. " Au cours des deux dernières années, notre coopération avec ces pays (Venezuela, Cuba, Nicaragua) s’est développée (…) dans les domaines de l’industrie, de l’agriculture, de la science, de la technologie et de la médecine ".

Marie de La Roche Saint-André, avec AFP