Des négociations sont en cours entre Washington et Bagdad afin que cette dernière puisse régler des impayés d’une valeur de 9,2 milliards d’euros à Téhéran. En raison des sanctions américaines contre l’Iran, impossible pour l’Irak de régler sa dette directement. Provenant d’anciennes importations de gaz, ces impayés constituent un contentieux important, ainsi qu’un véritable levier d’influence pour l’Iran contre son voisin. 

L’Irak est en contact avec les Etats-Unis pour régler à l’Iran des impayés d’une valeur de 9,2 milliards d’euros, que Bagdad doit à Téhéran en contrepartie d’anciennes importations de gaz, a annoncé mardi soir le Premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani.

En raison des sanctions américaines contre l’Iran, Bagdad ne peut pas payer directement Téhéran pour son gaz. Jusqu’à très récemment l’argent était déposé sur un compte bancaire irakien, qui ne permettait à l’Iran d’acheter que des produits spécifiques dans les secteurs agroalimentaire et pharmaceutique.

Le processus était toujours très ardu et marqué par des retards. Pour obliger Bagdad à verser ses impayés, Téhéran suspend régulièrement ses approvisionnements en gaz, essentiels pour les centrales électriques irakiennes puisqu’ils couvrent un tiers des besoins du pays.

Critiquant un mécanisme complexe en raison des sanctions américaines, le Premier ministre irakien avait annoncé le 11 juillet que Bagdad allait désormais payer ses importations de gaz en fournissant en échange du pétrole à Téhéran.

" Parallèlement, le travail se poursuit avec la partie américaine concernant les impayés, qui ont baissé à 9,2 milliards " d’euros, a indiqué mardi soir en conférence de presse M. Soudani, rappelant que son pays avait réglé ces derniers mois environ 1,8 milliard d’euros à Téhéran.

Le Premier ministre a assuré qu’une délégation de la banque centrale irakienne et de la Trade Bank of Iraq (TBI) avait été dépêchée mardi à Oman " pour convenir d’une formule de transfert de ces fonds vers le Sultanat, en accord avec le Trésor américain ".

Le 24 juillet, un porte-parole du département d’Etat américain avait évoqué le transfert d’une partie de ces fonds vers Oman. " Nous pensons qu’il était important de sortir cet argent d’Irak, car c’est un levier utilisé par l’Iran contre son voisin ", avait indiqué Matthew Miller.

M. Miller avait aussi assuré qu’au Sultanat d’Oman, ces sommes seront soumises " aux mêmes restrictions " qu’en Irak: l’usage de ces fonds par Téhéran pour certains achats devra " être approuvé à l’avance par le Trésor américain ".

Sami Erchoff avec AFP