La fille d’un ressortissant allemand d’origine iranienne, condamné à mort par Téhéran, a lancé un appel urgent aux États-Unis et à l’Allemagne, mardi 22 août, pour qu’ils prennent des mesures immédiates afin d’obtenir sa libération.

La fille de Jamshid Sharmahd, un Allemand d’origine iranienne condamné à mort en Iran, a exhorté mardi à Washington les Etats-Unis et l’Allemagne à unir leurs forces d’urgence pour le faire libérer.

Selon sa famille, M. Sharmahd, un résident américain, a été enlevé en 2020 par les forces de sécurité iraniennes aux Emirats arabes unis avant d’être conduit en Iran, en transitant par Oman.

Jugé pour avoir participé, d’après la justice iranienne, à un attentat contre une mosquée à Chiraz, dans le sud de l’Iran, en 2008, il a été condamné à mort. Sa famille rejette toutes les accusations.

Ce développeur de logiciels avait contribué à la création d’un site internet pour un groupe d’opposition iranien en exil connu sous le nom de Tondar et considéré comme " terroriste " par Téhéran.

" Ce que je demande aux Etats-Unis et à l’Allemagne, c’est de libérer mon père, de ramener mon père, de lui sauver la vie ", a dit à l’AFP Gazelle Sharmahd, qui habite en Californie, en marge d’une table ronde organisée par l’organisation NUFDI.

" C’est une question de vie ou de mort ", avait-elle plus tôt insisté lors de son discours, en disant être frustrée par le fait que Berlin et Washington ne voient pas " l’urgence " de la situation et se renvoient la balle sur l’affaire dans " un ping-pong de la responsabilité ".

Gazelle Sharmahd organise depuis plusieurs jours un sit-in devant le département d’Etat américain pour attirer l’attention sur le cas de son père.

Elle presse aussi l’Allemagne d’agir pour qu’il soit libéré.

Les autorités allemandes disent être " engagées au plus haut niveau " mais, affirme-t-elle, seulement pour qu’il bénéficie de " meilleures conditions en prison ".

" A-t-il besoin d’un meilleur dentifrice avant qu’ils le tuent? (…) A-t-il besoin d’un livre avant qu’ils le pendent? ", a-t-elle lancé.

Berlin assure au contraire " utiliser tous les canaux " et " s’engager de toutes (ses) forces " pour " empêcher l’exécution " de Jamshid Sharmahd. Sa famille " vit des choses inimaginables et intolérables ", a récemment indiqué à l’AFP un porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

Un porte-parole du département d’Etat américain a de son côté dit que son pays jugeait " répréhensible " la manière dont le régime iranien traitait M. Sharmahd, mais qu’il était citoyen allemand et que c’était à l’Allemagne de s’exprimer sur sa situation.

Malo Pinatel, avec AFP