©Ici Beyrouth
Le patriarche maronite, Mgr Bechara Boutros Raï, a évoqué l'inquiétude du pape François concernant la présence chrétienne au Liban. Dans une interview accordée à La Voix du Liban après son retour de Rome, le patriarche a déclaré: “J'ai rassuré le Saint-Père lors de notre dernière rencontre que le Liban ne perdra pas son visage chrétien, car la coexistence entre chétiens et musulmans y est profondément ancrée dans la Constitution. Cependant, l’émigration, qui touche aujourd’hui tant les musulmans que les chrétiens, reste une réalité préoccupante.”
Mgr Raï a indiqué avoir remis au pape François trois documents essentiels: le premier porte sur la situation politique interne, notamment le vide présidentiel; le second concerne les déplacements de population en raison de la guerre en cours; et le troisième est une déclaration issue d'un sommet spirituel islamo-chrétien.
Le patriarche a également souligné que le Vatican agit en tant que force morale auprès des nations, cherchant à faciliter l’élection d’un nouveau président sans s’immiscer dans le choix des candidats. Cependant, il a noté que le pape s'interroge sur les raisons pour lesquelles un président n’a pas encore été élu.
“Le responsable de cette situation est le président de la Chambre des députés, Nabih Berry, qui détient la clé, mais refuse de l'utiliser.
Il devrait ouvrir la porte du Parlement. Exiger un consensus sur un candidat à la présidence de la République n’a aucune base constitutionnelle, car tout maronite a le droit d’accéder à cette fonction, et ils en sont bien conscients”, a-t-il ajouté.
Il a fait part de sa préoccupation face aux répercussions des événements actuels sur le processus électoral, déplorant que l’échéance présidentielle s’éloigne chaque jour davantage. Selon lui, cette situation est liée à un cessez-le-feu au Liban et à Gaza, alors même que le pays souffre et a besoin d’un président capable de restaurer la confiance du peuple libanais et des instances internationales, tout en restant attentif aux enjeux de sécurité et aux défis économiques..
En conclusion, le patriarche a réitéré son appel à la neutralité, qu’il considère comme un pilier du système libanais. Il a affirmé que l’abandon de ce principe a entraîné le pays dans une guerre que ni le gouvernement ni le peuple ne désiraient.
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