La diplomatie semble de nouveau avoir pris le dessus alors qu’Israël élargit et intensifie ses frappes au Liban.
Le Premier ministre sortant, Najib Mikati, a exprimé l’espoir d'un cessez-le-feu entre Tel-Aviv et le Hezbollah "dans les heures ou les jours à venir", se disant "prudemment optimiste", dans une interview accordée mercredi soir à la chaîne locale Al-Jadeed.
Cet optimisme s’explique par les perspectives d’un retour de l’émissaire américain, Amos Hochstein, dans la région, porteur de propositions de règlement. Il se justifie également par une potentielle flexibilité du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, qui, jusque-là, a fait la sourde oreille aux appels à une trêve, même provisoire. Cette flexibilité a été relayée par des responsables israéliens qui ont évoqué une fin proche de l’offensive menée depuis le 23 septembre contre le Liban, considérant que les objectifs de guerre ont été atteints et que les habitants des régions du nord d’Israël peuvent retourner chez eux.
Toutes ces données laissent penser qu’on est dans la dernière ligne droite avant un accord potentiel sur un cessez-le-feu, qui ouvrirait la voie à des discussions plus approfondies sur les modalités de l’application de la résolution 1701 du Conseil de sécurité. Celles-ci sont au cœur d’un tiraillement entre Israël et le Hezbollah – au nom duquel négocie le président de la Chambre, Nabih Berry –, chaque partie cherchant à imposer ses conditions.
Selon Reuters, les médiateurs américains travaillent sur une proposition de règlement qui commence par un cessez-le-feu de deux mois, lesquels seraient mis à profit pour finaliser la mise en œuvre complète de la 1701.
M. Mikati a révélé avoir eu un entretien téléphonique mercredi avec l’envoyé spécial américain, Amos Hochstein, qui a “laissé entendre qu’un cessez-le-feu était possible avant l’élection présidentielle américaine”, prévue le 5 novembre prochain, soit dans six jours.
Le Premir ministre n’a pas pas précisé la date de retour de M. Hochstein dans la région, mais à en croire Reuters, qui cite des sources américaines, il serait attendu jeudi à Tel-Aviv, en compagnie d’un autre envoyé, Brett McGurk, pour des pourparlers au sujet du Liban et de Gaza.
Selon la chaîne 12 israélienne, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a présidé mardi une réunion consacrée à l’évaluation de l’offensive contre le Liban, en présence de hauts responsables militaires et politiques israéliens, qui auraient tous jugé que presque tous les objectifs de guerre ont été atteints et qu’il était désormais possible de passer à l’étape suivante: un règlement politique censé garantir la sécurité des habitants du nord israélien.
Selon la même chaîne, Netanyahou aurait accepté le principe d’une trêve. Ce à quoi Naïm Qassem a fait allusion, dans son discours, mercredi, en affirmant que sa formation est prête à accepter un cessez-le-feu qui serait annoncé par Israël, avant de passer à la phase d’un règlement politique “sur base de nos conditions”. En d’autres termes, une application stricte de la 1701, sans modifications du texte. Le président de la Chambre, Nabih Berry, a réaffirmé cette condition dans une déclaration au quotidien Asharq al-Awsat.
Selon M. Berry, la balle est maintenant dans le camp de Benjamin Netanyahou. Le Liban, a-t-il ajouté, s’engage à déployer l’armée au Liban-Sud, préalablement à l’application de la 1701 qui prévoit le retrait du Hezbollah au nord du Litani et la démilitarisation de la partie sud du pays.
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