
Le Liban s'apprête à clôturer, le 17 mars, le troisième cycle des appels d'offres pour l'exploration de gaz dans les blocs 8 et 10 de sa zone économique exclusive (ZEE), situés au large de ses côtes. Ce projet pourrait représenter une avancée majeure pour le pays en matière de sécurité énergétique et de développement économique. Ces appels d'offres sont perçus comme une opportunité pour attirer des investissements étrangers et exploiter le potentiel de ses ressources naturelles.
Le Liban semble se préparer à ouvrir de nouvelles perspectives dans l'exploitation de ses ressources énergétiques offshore, avec l'annonce à la mi-mars du résultat du troisième tour d'appels d'offres pour l'exploration de gaz dans les blocs 8 et 10 de sa zone économique exclusive (ZEE). Ces blocs, situés au large des côtes libanaises, suscitent l’intérêt des entreprises internationales du secteur pétrolier et gazier, dans le cadre d'une nouvelle étape pour sécuriser les investissements et renforcer l'indépendance énergétique du pays. Cette initiative pourrait constituer un tournant crucial pour l’économie libanaise, marquée par des défis majeurs.
Wissam Chbat, membre du conseil d'administration de la Lebanese Petroleum Administration (LPA) a indiqué à Ici Beyrouth que le troisième cycle des appels d’offres allait prendre fin le 17 mars, la première phase d'attribution de licences d'exploration offshore ayant commencé en 2013 et s’étant achevée en 2017. Le gouvernement libanais avait alors proposé cinq blocs (1, 4, 8, 9 et 10). Cependant, en raison de divers obstacles, y compris des tensions politiques et des différends frontaliers, le processus avait été retardé. Seuls les blocs 4 et 9 avaient été attribués.
La deuxième phase a commencé pendant la pandémie de Covid-19 et a été prorogée plusieurs fois pour prendre fin en octobre 2023. Une offre unique avait alors été présentée par le consortium mené par Total Energies et composé d’ENI et de Qatar Energy pour l’exploration des blocs 8 et 10, situés à proximité du bloc 9. Cependant, le gouvernement libanais n'était pas satisfait des détails de l’offre et a chargé le ministère de l'Énergie et de l'Eau de négocier avec le consortium, notamment en ce qui concerne le calendrier proposé pour l'exploration. En janvier 2024, le gouvernement libanais a donné une approbation conditionnelle aux offres proposées par le consortium, mais des divergences subsistaient. Or la signature n’a pas eu lieu et l’attribution est donc tombée à l’eau.
Il convient de noter que les soumissionnaires ont un délai (un mois dans ce cas) pour avaliser l’appel d'offres. Ce délai est précisé dans le dossier d'appels d'offres.
Ensuite, le troisième tour d’appels d’offres a été lancé en février dernier et a été prorogé jusqu’au 17 mars 2025. M. Chbat précise que “cette phase pourrait être une fois de plus prolongée surtout si de nouvelles entreprises montrent de l’intérêt pour l’exploration afin de ne pas fermer la phase et en ouvrir une autre ce qui ferait perdre un temps précieux”.
Combien d’entreprises ont présenté une offre? “Aucune jusqu’alors”, répond-il avant de préciser que “généralement les offres sont présentées le dernier jour. Ce qui fait que nous devons attendre jusqu’au 17 mars”.
Il a noté que les soumissionnaires doivent se conformer au cahier de charges qui comporte des critères de qualification c’est-à-dire des conditions sur lesquelles l'attribution est basée, souvent pour garantir que l'offre respecte les exigences légales ou les régulations liées à la licence nécessaire pour l'exécution du projet.
Parmi les critères, les entreprises doivent avoir des activités offshore de production de gaz et, financièrement, le total des actifs doit être supérieur à 10 milliards de dollars.
Si les critères sont conformes, explique M. Chbat, la société est préqualifiée.
L’entreprise qui répond à tous les critères et au cahier de charges sera soumise au conseil des ministres qui va mandater le ministre de l’Énergie afin d’attribuer la licence d’exploration.
Quid du bloc 9?
Concernant le bloc 9, “rien de nouveau”, avoue M. Chbat avant d’ajouter que le Liban attend un signal du géant pétrolier français, Total Energies.
Il convient de rappeler que la relation entre le ministère libanais de l’Énergie et le géant pétrolier français Total Energies s’est détériorée, ces derniers mois. En cause, un rapport sur le forage du bloc 9 qui n’a pas été remis aux autorités libanaises.
M. Chbat indique “que le différend entre le ministère de l’Énergie et Total Energies porte sur le rapport que la société pétrolière n’a pas remis à la fin du forage du bloc 9”.
Il a rappelé que le rapport aurait dû être présenté en avril 2024. Que répond le géant pétrolier français? “Le rapport n’a pas été fourni par le management et celui-ci ne changerait rien puisque le gaz est inexistant.” Le ministère certifie de son côté qu’il a besoin de ce rapport, d’autant que ce document est mentionné dans le contrat.
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