
La commission parlementaire de la Défense nationale, de l'Intérieur et des Municipalités a proposé d'envoyer mardi une délégation de haut niveau en Syrie afin de renforcer la coordination directe et d'empêcher une nouvelle escalade à la frontière.
La délégation comprendrait le ministre des Affaires étrangères, Youssef Rajji, le ministre de la Défense, Michel Menassa, ainsi que les principaux chefs de la sécurité, qui rencontreraient leurs homologues syriens pour établir des comités de liaison conjoints aux principaux points frontaliers, notamment ceux du Akkar, du Hermel, de Arsal et de Masnaa.
La proposition a été faite mardi, lors d'une réunion de la commission, présidée par le député Jihad Samad, qui s'est concentrée sur la détérioration de la situation sécuritaire le long des frontières nord et est du Liban. À l'issue de la réunion, M. Samad a tenu une conférence de presse, soulignant la nécessité d'une coopération immédiate entre le Liban et la Syrie pour contenir l'instabilité croissante.
De hauts responsables de la sécurité, notamment les chefs des Forces de sécurité intérieure (FSI), de la Sûreté générale, de la Sûreté de l'État et des services de renseignement de l'armée libanaise, ont participé à la réunion.
Stabilité des frontières et résolution 1701
M. Samad a souligné que la sécurité globale du Liban est interconnectée, avertissant que “tout incident de sécurité dans une région se répercute sur l'ensemble du pays”. La commission a également rappelé l'importance de la mise en œuvre intégrale de la résolution 1701 de l'ONU, qui appelle au retrait d'Israël du territoire libanais occupé. Les législateurs ont insisté sur le fait que la résolution doit être appliquée par les deux parties, et non unilatéralement.
Rapatriement des réfugiés et pressions économiques
Abordant l'impact de la crise des réfugiés, M. Samad a insisté sur la nécessité de rapatrier les réfugiés syriens, arguant qu'ils “sursaturent le marché du travail libanais, ce qui pèse encore plus sur les conditions économiques du pays”.
Remise des corps de deux Libanais
Le quotidien An-Nahar rapporte que la nouvelle administration syrienne a accepté de remettre les corps de deux frères libanais, Mohammad et Ahmad Nouris Medlej, à la Croix-Rouge libanaise, au poste frontière de Josseh, mardi soir. Les deux hommes avaient été tués lundi, par les forces syriennes, lors d'affrontements à la frontière.
L'armée libanaise sécurise les postes frontières
En réponse à l'escalade de la violence, les unités de l'armée libanaise (LAF) ont commencé à fermer les passages frontaliers illégaux dans la région du Hermel, qui sont utilisés pour des activités de contrebande. Il s'agit notamment du point de passage officiel de Matarba, près du barrage, où l'armée établit des barrières et renforce sa présence militaire.
Mardi, les FAL ont également commencé à se préparer à entrer dans les quartiers de Hosh al-Sayyed Ali, du côté libanais, à la suite de l'incursion des forces régulières de l'armée syrienne et de la Sûreté générale.
L'entrée des FAL dans la zone fait suite à un accord entre les services de renseignement des deux pays. Cet accord a été conclu après un appel téléphonique entre le ministre libanais de la Défense, Michel Menassa, et son homologue syrien, Marhaf Abu Qasra, qui a abouti à un cessez-le-feu et au retrait des groupes armés des deux côtés.
Reprise des affrontements près d’Al-Qasr
Dans la soirée, des échanges de tirs ont repris de part et d’autre de la frontière. L’agence d’Etat syrienne SANA a ainsi affirmé que le Hezbollah, basé dans la ville libanaise d'Al-Qasr, a ciblé des habitations dans les villages de Zeita et Al-Masryia, à l’ouest de Homs, avec des obus d'artillerie et des mitrailleuses lourdes, tandis qu’un obus est tombé près d’une position de l’armée libanaise à l’entrée de la ville.
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