
Soixante ans après sa sortie, The Sound of Music continue à faire vibrer les cœurs. Entre expositions à Salzbourg, restauration en 4K et archives inédites, l’héritage de ce chef-d’œuvre impérissable rappelle une époque où la magie du cinéma transportait vers des sommets d’émotion.
Se souvenir de cette silhouette tournoyant sur les hauteurs alpines, bras écartés vers un ciel infiniment bleu. Imaginer, ce 2 mars 1965, The Sound of Music faire ses premiers pas dans les salles obscures du Rivoli Theatre à New York. Soixante ans plus tard, ressentir que son charme persiste, tout comme sa formidable capacité à émouvoir comme au premier jour. Avoir vieilli depuis, mais sentir quelque chose s’illuminer encore intérieurement dès les premières notes de Do-Re-Mi ou de Edelweiss. Reconnaître que ce film fait désormais partie de la mémoire affective collective. Observer une génération Sound of Music qui ne se fige pas dans le temps, mais se renouvelle, réunissant ceux qui l’ont vu en 1965 comme les enfants nés bien après.
Inspiré de la comédie musicale de Broadway signée Rodgers & Hammerstein, elle-même tirée des mémoires de Maria von Trapp, The Sound of Music est un hommage à la liberté, à la résistance face à l’oppression et une ode au courage féminin. Réalisé par Robert Wise, il a connu, dès sa sortie, un succès immédiat, remportant cinq Oscars et devenant ainsi le plus grand succès mondial du cinéma, détrônant Gone With the Wind (“Autant en emporte le vent”).
Pour célébrer ces soixante années, les archives de la 20th Century Fox se sont ouvertes, grâce à Concord Theatricals et à la Rodgers & Hammerstein Organization, dévoilant en ligne soixante photographies rares capturées durant le tournage en 1964. Une plongée fascinante dans les coulisses du chef-d'œuvre. On y découvre Julie Andrews esquissant un rire entre deux prises, Christopher Plummer absorbé par son texte, ou encore des techniciens juchés dans les arbres pour saisir ce panoramique d'ouverture devenu iconique.
Impossible de ne pas évoquer Salzbourg, cette ville autrichienne désormais indissociable du film, transformée en centre des festivités. Depuis mars 2025, les visiteurs peuvent investir le Schloss Leopoldskron, dont les extérieurs ont servi de décor à la villa von Trapp, et explorer l'exposition Sound of Music Salzburg – Insight and Outlook. Un espace où se rencontrent la fiction hollywoodienne et la réalité historique de la famille Trapp. S'y dévoilent affiches d'époque, costumes originaux, extraits de journaux intimes et projections inédites. La ville entière s'est métamorphosée pour l'occasion, proposant spectacles en plein air, concerts thématiques, menus inspirés du film et circuits guidés entre les lieux du tournage. Du jardin de Mirabell à l'abbaye de Nonnberg, les visiteurs peuvent suivre les pas de Maria et des enfants von Trapp, fredonnant inévitablement ces mélodies qui traversent les générations.
Le programme des célébrations inclut également la ressortie de The Sound of Music en version restaurée 4K. L'occasion de redécouvrir, sous une lumière nouvelle, la majesté des paysages alpins, la finesse des jeux d'ombre et la grâce des scènes musicales. Des éditions Blu-ray et streaming enrichies complètent l'événement, offrant bonus inédits, entretiens d'archives et documents précieux sur la genèse du film.
Oui, The Sound of Music continue de résonner au fil des époques. Chaque personnage porte en lui une charge symbolique intacte. Maria, novice maladroite devenue mère courage, incarne la résilience. Le capitaine von Trapp représente la force morale, l’autorité radoucie par l’amour et la musique, refusant de plier face à la terreur. Les enfants portent l’espoir d’un monde nouveau, où la tendresse peut survivre à la folie des hommes.
Écouter à l’envi une bande sonore toujours vivante. Réentendre ces chansons, compagnonnes d’innombrables souvenirs. En 2025, les voir réapparaître sur TikTok, renaître en jazz, se déployer sous les baguettes d’orchestres symphoniques. Assister à l’entrée de nouveaux publics dans la génération Sound of Music, à travers des formats résolument modernes. Observer ces jeunes auditeurs s’emparer d’un patrimoine musical transmis par le chant, la mémoire et l’émotion.
Avec le recul, reconnaître que The Sound of Music interroge encore et toujours des questions brûlantes. Revoir la fuite des von Trapp à travers les Alpes. Évoquer les migrations contraintes et cette nécessité profonde de croire, malgré tout, en la lumière du monde.
Soixante ans plus tard, reconnaître dans ce film une archive émotionnelle commune, un point d’ancrage qui traverse les âges sans se ternir. Voir en lui une fidélité intacte à l’enfance, à la musique, à l’espoir. Rester ainsi suspendu entre hier et aujourd’hui, bercé par les mélodies intemporelles. Sentir la génération Sound of Music, dans toute sa diversité, vibrer d’un même frisson nostalgique. Fermer les yeux, revoir Julie Andrews, bras ouverts face aux montagnes et se souvenir qu’il suffit parfois d’une chanson pour que les collines vertes (re)prennent vie.
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