Agriculture au Liban: 118 millions de dollars de dégâts, 586 millions de pertes et 263 millions pour rebondir
Le Liban paie le prix fort: 704 millions de dollars envolés dans les champs à cause de la guerre entre le Hezbollah et Israël, selon la FAO. ©Ici Beyrouth

En un an, le secteur agricole libanais a subi des pertes massives estimées à plus de 700 millions de dollars, selon une évaluation conjointe de la FAO, du ministère de l’Agriculture et du Conseil national de la recherche scientifique (CNRS).

Un rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) dresse un premier bilan des dégâts subis par le secteur agricole libanais entre le 8 octobre 2023 et le 27 novembre 2024, période marquée par le conflit entre le Hezbollah et Israël, aux lourdes conséquences économiques.

Cette étude, menée dans le cadre du programme de suivi des impacts des crises sur les agriculteurs (DIEM-Impact), chiffre les dégâts directs à 118 millions de dollars, et les pertes économiques globales à environ 586 millions de dollars.

Le rapport se concentre particulièrement sur le sud du Liban et la Békaa, les deux zones les plus lourdement affectées par le conflit. Tous les sous-secteurs agricoles ont été touchés: cultures, élevage, forêts, pêche et aquaculture.

Pour relancer le secteur, la FAO estime que 263 millions de dollars seront nécessaires, avec une priorité immédiate à hauteur de 95 millions sur la période 2025-2026. L'urgence porte sur le redémarrage des activités agricoles et de pêche, la restauration des cheptels, la replantation des cultures permanentes et la réhabilitation des infrastructures: serres, systèmes d’irrigation, équipements agricoles...

Au-delà de la reconstruction, la FAO recommande de renforcer les chaînes de valeur agricoles, d’assurer une gestion durable des ressources naturelles (eau, énergie, forêts, pêche) et de moderniser les pratiques agricoles.

Ce secteur, souligne le rapport, représente un levier clé pour la relance économique et sociale du Liban. Il peut jouer un rôle central dans la résilience nationale en créant des emplois durables, en soutenant les zones rurales et en améliorant la sécurité alimentaire du pays.

Cette évaluation préliminaire, conduite via le système DIEM-Impact (Data in Emergencies Impact), repose essentiellement sur des données collectées à distance et des analyses disponibles durant la période de référence. Elle fournit des estimations partielles, appelées à être revues à la hausse: les pertes réelles dans le secteur agricole sont probablement supérieures aux chiffres avancés.

Le système DIEM-Impact, mis en place par la FAO, vise à fournir une vision rapide, précise et actualisée de l’impact des grandes crises sur l’agriculture et les moyens de subsistance en milieu rural. Il combine diverses méthodologies – informations de terrain, sources secondaires, imagerie satellitaire  pour aider à orienter les réponses humanitaires et les stratégies de relèvement sur des bases factuelles.

 

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