
L’envoyée spéciale adjointe du président américain pour le Moyen-Orient, Morgan Ortagus, a délivré jeudi soir un message clair et sans ambiguïté: pour que le Liban retrouve la paix et la prospérité, le Hezbollah doit être désarmé – non seulement dans le sud du pays, mais sur l’ensemble du territoire national.
Dans une interview accordée à la chaîne libanaise LBCI, Ortagus a souligné la position unifiée des États-Unis, de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis et du Qatar sur ce sujet. «Nous avons été très clairs avec le Liban: l’avenir passe par le désarmement du Hezbollah, pas seulement au sud du Litani, mais partout dans le pays», a-t-elle affirmé.
Elle a insisté sur l'engagement de Washington à travailler «en étroite coordination» avec ses alliés du Golfe «à chaque étape» pour parvenir, selon ses mots, à «une issue juste pour le Liban».
La diplomate américaine a également évoqué les efforts en cours des États-Unis pour perturber les réseaux financiers du Hezbollah. Elle a mentionné la collaboration étroite entre le département d’État et celui du Trésor pour identifier et sanctionner les individus impliqués dans le financement illicite du groupe pro-iranien.
«Nous poursuivons les agents terroristes dans tout le Moyen-Orient», a-t-elle déclaré. «Nous avons révélé et sanctionné des personnes qui facilitent le financement du Hezbollah, et c’est exactement ce que nous faisons aujourd’hui.»
Plus tôt dans la journée, l’Office of Foreign Assets Control (OFAC) du département du Trésor américain a annoncé des sanctions contre deux hauts responsables du Hezbollah ainsi que deux opérateurs financiers basés au Liban et en Iran, accusés d’organiser des financements pour des activités qualifiées de terroristes par les États-Unis.
Revenant sur le rôle du Hezbollah dans les tensions régionales, Ortagus a rappelé que le groupe avait à plusieurs reprises entraîné le Liban dans des conflits avec Israël. «Au cours des vingt dernières années, le Hezbollah a mené le Liban à la guerre contre Israël à deux reprises», a-t-elle souligné. «À chaque fois, il détruit le sud du pays et force les habitants à prendre part à un conflit qu’ils ne souhaitent pas.»
Concernant l’avenir, Ortagus a exprimé sa volonté de renforcer l’engagement des États-Unis auprès des dirigeants libanais pour élaborer une nouvelle vision économique pour le pays. «Cela ne sera possible que lorsque l’État et ses forces armées contrôleront l’ensemble des armes et seront capables d’assurer leur propre défense», a-t-elle affirmé.
Elle a également laissé entendre que d’autres sanctions pourraient suivre à l’encontre de ceux qui soutiennent financièrement le Hezbollah. «Vous pouvez vous attendre à d’autres mesures», a-t-elle prévenu.
L’interview s’est conclue sur une note optimiste. Ortagus a réaffirmé son attachement au Liban et son intention de continuer à s’y rendre régulièrement. «Je pense que le monde entier rêve d’être à Beyrouth en été», a-t-elle confié.
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