
C’est une histoire qui commence à faire du bruit bien au-delà du Liban. À 18 ans à peine, Samy Jr. Merheg vient d’être pris sous l’aile de Jorge Mendes, l’un des agents les plus puissants du football mondial, connu pour gérer les carrières de Cristiano Ronaldo, Lamine Yamal ou encore Bernardo Silva, comme l’a rapporté la presse espagnole «AS». Une signature qui dit tout du potentiel du jeune attaquant du Deportivo Pereira, mais aussi de l’intérêt qu’il suscite déjà sur la scène internationale.
Pour Merheg, cette collaboration marque un tournant. Repéré pour son sens du but et sa maturité inhabituelle, il s’impose peu à peu comme l’un des jeunes visages les plus prometteurs du championnat colombien. Puissant, rapide, doté d’un bon jeu de tête, il allie efficacité et calme dans la surface, un profil rare pour son âge. À Pereira, il s’est fait une place dans le onze de départ, marquant plusieurs buts décisifs qui ont rapidement attiré l’œil des recruteurs européens.
L’Observatoire du football CIES classe Samy Merheg au 4ᵉ rang mondial parmi les attaquants U-23 les plus performants dans les déplacements sans ballon, hors des cinq grands championnats. Il occupe la première place du classement lorsqu’on ne considère que les joueurs de moins de 20 ans.
Une double identité assumée
Né à Pereira, en Colombie, le 6 décembre 2006, Samy Merheg incarne un mélange d’héritages. Son père, Habib Merheg, est un homme politique colombien d’origine libanaise, tandis que sa mère, Juliana Enciso, ancienne volleyeuse, vient d’une famille également engagée dans le sport et la vie publique. Entre les Andes colombiennes et les cèdres du Liban, Samy a grandi dans un environnement où ambition, discipline et ouverture se transmettent naturellement.
Cette double culture l’a mené à un choix fort: représenter le Liban sur la scène internationale. Un engagement de cœur, mais aussi une manière d’honorer ses racines. «Je veux faire briller le Liban dans le football mondial», aurait-il confié à son entourage selon la presse locale. En novembre 2024, il endosse pour la première fois le maillot national et marque dès ses débuts, signant un doublé face à la Birmanie. En quelques matchs, il devient l’un des visages de la nouvelle génération libanaise, celle qui rêve de faire du Liban une nation qui compte en Asie.
Un parcours déjà riche
Avant d’arriver à Pereira, Samy a connu un parcours singulier pour un joueur de son âge. Il a passé du temps dans plusieurs académies à l’étranger, notamment en Espagne (Cornellà, Sant Cugat) et en Argentine, où il a brièvement intégré le centre de formation de Rosario Central. Cette expérience multiculturelle lui a permis de forger un jeu complet: rigueur sud-américaine, créativité européenne et une détermination héritée de ses racines moyen-orientales.
Ses débuts professionnels en Colombie ont confirmé les espoirs placés en lui. Dès sa première titularisation, il impressionne par sa présence physique et sa capacité à peser sur les défenses adverses. Ses entraîneurs soulignent souvent son humilité, son travail à l’entraînement et sa faculté à apprendre vite. À seulement 18 ans, il est déjà perçu comme un joueur «prêt pour le grand saut».
Et maintenant?
Avec Jorge Mendes à ses côtés, le destin de Samy Merheg semble prêt à s’écrire à une autre échelle. Plusieurs clubs européens suivraient déjà ses performances avec attention. Son profil d’attaquant complet, sa précocité et sa personnalité tranquille séduisent. Mais derrière les projecteurs, Samy garde les pieds sur terre. Il sait que tout ne fait que commencer.
Entre la Colombie qui l’a vu naître et le Liban qu’il représente fièrement, Samy Merheg avance sans brûler les étapes. Dans un monde du football saturé de talents éphémères, il se distingue par une rare maturité et une identité affirmée. Et si son nom commence à circuler dans les bureaux des grands clubs, c’est peut-être parce qu’au-delà du talent, il incarne déjà une histoire que le football aime raconter: celle d’un jeune homme entre deux mondes, déterminé à trouver le sien, ballon au pied.
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