
Le cinéaste iranien Nasser Taghvaï est mort à 84 ans, a annoncé mardi son épouse, l’actrice Marzieh Vafamehr. Figure du cinéma iranien, il laisse une œuvre rare mais marquante, empreinte de liberté. Refusant les compromis avec la censure, il a signé six films, une série culte et plusieurs documentaires en cinq décennies de carrière.
Le célèbre cinéaste Nasser Taghvaï, figure du cinéma iranien, est décédé à l'âge de 84 ans, a annoncé mardi son épouse sur sa page Instagram.
Au cours de sa carrière de cinq décennies, il n'a réalisé que six films, une série télévisée et plusieurs documentaires, refusant de se soumettre à la censure, que ce soit pendant l'époque du chah ou après la Révolution islamique de 1979.
«Nasser Taghvai, artiste qui a choisi la difficulté de vivre librement» est décédé, a déclaré sa femme Marzieh Vafamehr, elle-même une actrice.
Né le 13 juillet 1941 à Abadan, dans le sud-ouest de l'Iran, il s'est imposé comme une figure majeure du cinéma de son pays dès la sortie de son premier film, Tranquilité en présence des autres, sorti en 1972.
Il a notamment dépeint dans ses films, empreints de mélancolie et poésie, les milieux populaires dans le sud du pays, avec des personnages tiraillés entre tradition et modernité.
Refusant la censure, il abordait des thèmes comme les difficultés économiques ou les rapports de pouvoir (familiaux, politiques, sociaux) sans critiquer directement les autorités.
En Iran, les films doivent composer avec les restrictions imposées par le ministère de la Culture.
La série satirique Mon oncle Napoléon (1975) de M. Taghvaï raconte le déclin d'un ancien officier de l'armée du chah, renversé par la Révolution islamique, rongé par la méfiance et incapable d'admettre que son époque était révolue.
M. Taghvaï a remporté plusieurs prix cinématographiques nationaux et internationaux, dont le Léopard de bronze au Festival de Locarno en 1988 pour Le Capitaine Khorshid.
En Iran, il a été lauréat en 2002 du Prix spécial du jury au Festival gouvernemental du film de Fajr pour Papier sans ligne, mais a refusé de le recevoir.
Contrairement à d'autres cinéastes iraniens ayant été contraints l'exil, M. Taghvaï a toujours vécu en Iran.
Avec AFP
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