Raids aériens israéliens à Jarmak et Mahmoudiyé; incursion terrestre à Blida
L'aviation israélienne a mené une série de raids sur Jarmak et Mahmoudié ©Ici Beyrouth

L’aviation israélienne a mené une série de raids sur les localités de Jaramak et Mahmoudiyé jeudi matin.

Commentant ces frappes, le porte-parole arabophone de l’armée israélienne, Avichay Adraee, a annoncé que des positions du Hezbollah ont été ciblées, dont une rampe de lancement de roquettes et l’entrée d’un tunnel situées dans la région de Mahmoudiyé, dans le sud du pays. Il a, dans ce contexte, dénoncé une violation de l’accord de cessez-le-feu, conclu le 27 novembre 2024 entre le Liban et Israël. Et de signaler que l’armée israélienne «poursuivra ses opérations» afin d’éliminer «toute menace dirigée contre Israël». 

 

Par ailleurs, une incursion militaire israélienne menée dans la nuit de mercredi à jeudi dans la localité frontalière de Blida, au Liban-Sud, a fait un mort parmi les employés municipaux.

L’armée israélienne a annoncé avoir mené une opération dans la localité de Blida, au Liban-sud, visant à «détruire des infrastructures appartenant au Hezbollah». 

Selon le communiqué du porte-parole arabophone de l’armée israélienne: Avichay Adraee, les troupes engagées sur le terrain ont repéré un suspect à l’intérieur d’un bâtiment et ont entamé des procédures d’arrestation.
«Au moment où une menace directe contre les soldats a été identifiée, les forces ont ouvert le feu pour neutraliser la menace, et une cible a été touchée », précise le communiqué, ajoutant que les circonstances de l’incident font l’objet d’une enquête.

L’armée israélienne affirme que le bâtiment visé avait récemment été utilisé par le Hezbollah pour des activités terroristes, «sous couvert d’infrastructures civiles».
«Cet incident illustre une fois de plus la méthode d’action du Hezbollah, qui met en danger les résidents du Liban en exploitant de manière cynique des installations civiles à des fins terroristes», souligne le texte.

Selon leurs informations locales, une patrouille israélienne a pénétré vers 1h30 du matin à l’intérieur de Blida, s’avançant de plus d’un kilomètre au-delà de la frontière, appuyée par plusieurs véhicules militaires et des quads tout-terrain.

Cette force aurait pris d’assaut le bâtiment de la municipalité, où se trouvait Ibrahim Salamé, un employé municipal qui y passait la nuit. Les soldats israéliens l’auraient tu à l’intérieur du bâtiment.

L’opération, qui se serait prolongée jusqu’à 4h00 du matin, avant le retrait des troupes israéliennes.
Après leur départ, l’armée libanaise est intervenue sur place, tandis que les secouristes de la Défense civile ont transporté la dépouille de la victime à l’hôpital.

Au matin, la municipalité de Blida a appelé à une manifestation de protestation devant le bâtiment municipal à 10h30. Plusieurs municipalités des localités voisines ont publié des communiqués de condamnation.

Des habitants en colère ont par ailleurs coupé la route principale en signe de protestation contre le raid et la mort d’Ibrahim Salameh.
Une patrouille de la Finul (Force intérimaire des Nations unies au Liban) est passée dans la zone mais a été contrainte de rebrousser chemin face aux manifestants.

Parallèlement, des sources locales ont rapporté qu’une autre force israélienne aurait fait exploser un bâtiment dans la localité voisine d’Odeisseh, tôt à l’aube. Aucun blessé n’a été signalé.

Le Liban réagit

À l’issue de la frappe contre Blida, le président Joseph Aoun a chargé le commandant en chef de l’armée, le général Rodolphe Haykal, de veiller à ce que l’institution militaire réagisse à toute incursion israélienne dans les territoires du Liban-Sud, afin de protéger la souveraineté nationale et la sécurité des citoyens. Il a, dans ce contexte, insisté sur le fait que le comité de surveillance du cessez-le feu (mécanisme) ne devrait pas se limiter à documenter les violations, mais agir concrètement pour y mettre un terme.

 

Dans un communiqué publié par l’armée libanaise dans la matinée du jeudi, la frappe contre le village de Blida a été dénoncée et considérée comme «une violation flagrante de la souveraineté libanaise, de l’accord de cessez-le-feu et de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations Unies». 

L’institution militaire a également appel le mécanisme de surveillance de la cessation des hostilités à «intervenir pour mettre fin à ces incursions et violations».

Et de conclure: «L’armée libanaise assure une surveillance permanente des activités (israéliennes, ndlr), en coordination avec la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (Finul)».

 

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