Marathon: Ehrabi Nael, quatrième Libanais au club des Six Majors
Ehrabi Nael, juste après avoir reçu sa sixième médaille “Major”, concluant son parcours sur les marathons les plus prestigieux du monde. ©BMA

Directeur de course au sein de la Beirut Marathon Association, Ehrabi Nael a bouclé dimanche le Marathon de New York en 3h29’20”. Un chrono qui lui offre la sixième et dernière étoile de la prestigieuse série “Abbott World Marathon Majors”. Il n’est que le quatrième Libanais à signer cet exploit.

La ligne d’arrivée de Central Park avait hier des accents d’accomplissement. Avec un chrono de 3h29’20” au Marathon de New York, Ehrabi Nael, directeur des courses de la Beirut Marathon Association (BMA), vient de décrocher son sixième et dernier “Major”. Tokyo, Boston, Londres, Berlin, Chicago, New York : les six temples de la course sur route, six chapelles mythiques où se forgent les destins de marathoniens. Il rejoint ainsi le cercle très fermé des Libanais – seulement quatre à ce jour – à avoir achevé le « Grand Chelem » du marathon international.

Plus qu’une performance chronométrique, l’exploit relève de l’endurance mentale. Car derrière Nael le coureur, il y a Nael le bâtisseur. Celui qui, tout en occupant un rôle stratégique dans l’organisation du Marathon de Beyrouth, a assumé un programme d’entraînement strict, régulier, parfois ingrat. Un horaire qui ne laisse pas de marge : réunions, tracés, équipes techniques d’un côté ; sorties longues, séances spécifiques et récupération de l’autre. Un funambule du quotidien.

«Le running m’a appris la patience, l’humilité et l’engagement», confie-t-il, quelques minutes après l’arrivée. «Passer la ligne à New York n’est pas une fin. C’est le couronnement de plusieurs années de travail, de persévérance et de foi. Porter le drapeau libanais à chaque étape, c’était un honneur.»

Au-delà de son propre parcours, l'exploit porte une dimension collective. En tant que directeur des courses à la BMA, Nael a contribué à hausser le Marathon de Beyrouth au rang d’événement reconnu à l’international, mêlant rigueur technique, diversité culturelle et impact social. Sous son impulsion, «courir pour une cause» n’a jamais sonné aussi fort. Près de 100 000 personnes ont, au fil des années, répondu à cet appel du bitume — de la corniche en bord de mer aux quartiers de la capitale marquée, mais toujours debout.

Pour May El-Khalil, fondatrice et présidente de la Beirut Marathon Association, cette réussite est aussi symbolique que méritée :
«Au nom de la BMA, nous adressons à Ehrabi nos plus vives félicitations. Son engagement, sa constance et sa passion inspirent. Il incarne cette énergie qui nous pousse à croire que le Liban, même dans les moments difficiles, peut continuer à courir, avancer et se projeter.»
Sur la photo finale, médaille autour du cou, regard encore chargé d’effort et de lumière, Ehrabi Nael n’a pas seulement terminé une course. Il a tracé, à sa manière, une ligne d’horizon.

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