Farah : L'État assume l'entière responsabilité de l'utilisation abusive des fonds publics

L’économiste Antoine Farah a affirmé dans un entretien avec Huna Lubnan que l’État libanais porte l’entière responsabilité du gaspillage des fonds publics, avant comme après la crise financière. Selon lui, ce qui était flou avant l’effondrement de 2019 est aujourd’hui devenu incontestable.

Farah soutient que l’État, en collaboration avec la Banque du Liban, est directement responsable de la dilapidation des ressources financières, soulignant que les banques commerciales n’avaient aucune responsabilité à cet égard.

Il relève qu’avec l’arrivée de Karim Souhaid à la tête de la Banque du Liban, l’institution a adopté davantage de transparence et une approche plus audacieuse de la situation financière. Le bilan de la Banque centrale montre désormais clairement que les banques libanaises détiennent des créances proches de 84 milliards de dollars sur la BDL.

« Depuis la reconnaissance de ces créances — assimilées à une forme de dette commerciale de la Banque du Liban — il est devenu presque absurde de débattre encore de la question des responsabilités », explique Farah. « La faille financière est située à la BDL. C’est donc à l’État de déterminer où l’argent a été dépensé et pourquoi un tel gouffre est apparu. »

Concernant les pistes de sortie de crise, Farah indique que les discussions portent actuellement sur des négociations entre l’État, la BDL et les banques commerciales, afin d’établir la capacité de chacun à contribuer à la réparation des dommages.

Il ajoute qu’en appliquant le principe de responsabilité juridique, la partie qui a dilapidé les fonds doit en assumer le coût. En l’occurrence, affirme-t-il, l’État est le principal responsable et doit prendre en charge la majeure partie de la dette, puisqu’il est celui qui a dépensé ces sommes.

Farah conclut que le redressement économique du Liban reste tributaire du rétablissement total de la souveraineté de l’État et de son contrôle sur les décisions de guerre et de paix, ainsi que de la fin de la présence d’armes en dehors du cadre étatique.

« Même si une solution est trouvée à la crise des dépôts et à l’effondrement financier, l’économie ne pourra pas se redresser ni attirer des investissements étrangers tant que l’État n’aura pas été rétabli », a-t-il averti.

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