Il y a des régimes qui gouvernent avec des idées, d’autres avec le chaos. C’est le cas de l'Iran, qui allume des feux aux quatre coins du Moyen-Orient, en espérant que l’écran de fumée suffira à masquer ses échecs.
Depuis 1982, Téhéran utilise le Liban et son sous-traitant politique et militaire, le Hezbollah comme on brandit une grenade dégoupillée lors d’une négociation : comme une menace, jamais comme un projet. Pour la République islamique, le Liban n’est ni un allié ni un partenaire : c’est un otage stratégique. Le Hezbollah, transformé en appendice régional des Gardiens de la révolution, sert de télégraphe géopolitique.
Mais dans les rues de Téhéran, d’Ispahan ou de Chiraz, la seule carte visible est celle de la survie. Pendant que les dirigeants iraniens empilent slogans creux, drones, missiles et milices dans leur vitrine idéologique, l’Iran réel se délite : l’économie est à l’agonie, la monnaie en chute libre, la corruption tentaculaire, les infrastructures délabrées, et une sécheresse historique vient s’ajouter à la liste des calamités.
Le contraste est saisissant: un «État» qui maintient ses ambitions à l’étranger pendant que son peuple fait la queue pour de l’eau.
Dans les faits, le régime des mollahs n’a jamais été aussi fragile depuis 1979.
L’Iran, dans sa fuite en avant, a fait un choix: plus la région brûle, plus il croit négocier fort. Son « art diplomatique » se résume à cela : brandir le Hezbollah comme menace permanente à toute discussion sur son programme nucléaire ou balistique. Un racket géopolitique au grand jour. Un pays ruiné qui joue à l’empire.
Le régime iranien investit dans tout, sauf dans son propre pays.
Et voilà qu’en Irak, lors des dernières législatives, les partis pro-iraniens s’en sortent comme les faiseurs de rois… malgré un pays exsangue, saturé de milices, où l’influence de Téhéran fait déjà suffoquer des pans entiers de la société. Une victoire, relative, qui n’a rien d’anodin: elle ouvre peut-être la voie à une irakisation du modèle libanais, un État affaibli, une classe politique sous pression et des milices iraniennes qui tirent les ficelles. Pour les observateurs régionaux, c’est un signal clair : si le Liban est la vitrine, l’Irak est désormais l’atelier.
Quant au Hezbollah, il continue de répéter sa grande fable : résister, défendre, représenter. Mais plus personne ne s’y trompe.
Pendant ce temps, le prince héritier saoudien est reçu en grande pompe à Washington et signe des contrats pour 1 000 milliards de dollars avec Donald Trump! Mieux : Mohammed Ben Salman n’écarte plus du tout que son pays rejoigne les accords d’Abraham. Le Moyen-Orient est en train de se remodeler pour des décennies. Seuls obstacles : Téhéran et ses obligés.
Devant cette impasse géopolitique, on parle de plus en plus d’une nouvelle frappe israélienne sur l’Iran (simultanément à des actions contre le Hezbollah au Liban), avec la bénédiction américaine. La précédente avait eu lieu lors de la guerre des 12 jours de juin dernier, arrêtée lorsque Donald Trump a tapé du poing sur la table : «Stop. Ça suffit.» Résultat : Israël a rangé ses avions… provisoirement.
Aujourd’hui, la probabilité d’une nouvelle guerre devient de plus en plus tangible. Et cette fois, le régime n’y survivrait pas. Certains pensent déjà au « jour d’après » (oui, là aussi). Les mollahs et Khamenei perdraient le pouvoir. Qui pour les remplacer afin d’éviter que l’Iran n’explose en une mosaïque d’entités ?
Les Moudjahidine du peuple ? Ils sont armés et bien équipés, mais trop «marxisants». Le fils du Shah d’Iran ? Le peuple n’est pas nostalgique de la période impériale.
Un nom semble se murmurer : celui de Mohammed Javad Zarif. Réputé modéré, les Occidentaux le connaissent bien. Ancien ministre des Affaires étrangères, il a été l’architecte de l’accord sur le nucléaire de 2015. Il a fait ses études aux États-Unis, est polyglotte et est parfois décrit comme adepte d’une « diplomatie du sourire ». Chose rare au pays des drapeaux noirs.
Dans la Bible il est écrit: «qui sème le vent récolte la tempête.» Il est temps de comprendre une phrase qui a 2800 ans.




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