Le Premier ministre sortant, Najib Mikati, a tenu jeudi soir une réunion avec les quatre vice-gouverneurs de la Banque du Liban, Wassim Mansouri, Bachir Yakzan, Salim Chahine et Alexandre Moradian, pour discuter de l’étape qui suivra l'expiration du mandat du gouverneur actuel de la BDL, Riad Salamé, lundi prochain.
Au cours de la réunion, qui se serait déroulée dans une atmosphère positive, M. Mikati a souligné que "la phase actuelle nécessite la coopération de tous pour maintenir une stabilité financière et monétaire relative », notant « qu’une responsabilité nationale repose sur nous tous, au cas où un nouveau gouverneur de la Banque centrale n’est pas désigné."
Il a indiqué que "les mises en garde exprimées par les vice-gouverneurs dans le communiqué publié il y a quelques jours sont légitimes, et le plan qu’ils ont élaboré est en harmonie avec le plan du gouvernement ».
« Le gouvernement coopérera avec le Parlement pour que soient adoptées les législations nécessaires au bon fonctionnement des institutions, dans cette phase délicate de l'histoire du Liban, conformément au Code de la monnaie et du crédit », a ajouté M. Mikati.
À leur tour, les vice-gouverneurs ont souligné qu'ils s'acquittent de leur devoir national, dans le respect des principes juridiques. Ils ont ajouté avoir publié le communiqué "pour exhorter tout le monde à garantir les conditions légales et exécutives afin de maintenir un minimum de stabilité, qui doit être préservé aujourd’hui". Ils ont salué la réponse positive des forces politiques à leurs demandes au niveau gouvernemental, parlementaire et légal.
On rappelle que le Conseil des ministres que M. Mikati avait convoqué pour jeudi matin, afin de désigner un successeur à Riad Salamé, ne s’est pas tenu, faute de quorum. Le Premier ministre sortant avait alors tenu une « réunion consultative » avec les ministres présents.
"Nous avions aujourd’hui une chance de remédier provisoirement à un dossier lié à la situation monétaire et financière et je suis triste d’annoncer que certains ministres ont privilégié leurs calculs politiques à la stabilité dans le pays", avait déploré M. Mikati, soulignant qu’il leur incombe donc d’"assumer la responsabilité de cette décision".
Selon des sources informées, les quatre vice-gouverneurs, qui comptaient démissionner, auraient changé d’avis après avoir réalisé que leur démission déstabiliserait la situation financière, et après avoir appris que le Parlement accepterait leur demande de promulguer une loi leur permettant de dépenser 200 millions de dollars par mois, sur une période de trois mois, somme que le gouvernement doit rembourser dans un délai d'un an. Ce montant doit servir à payer les salaires des fonctionnaires et à couvrir des dépenses de première nécessité.
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