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Aleph, le piano oriental ou le maestro de la musique fusion réunissant principalement le flamenco, le tango et l’oriental, s’est produit hier, le 8 août 2023, dans le cadre du Festival de Byblos, avec son orchestre, devant une foule en délire. Il accorde un entretien exclusif à Ici Beyrouth juste avant son spectacle «Du Liban, un hymne au monde entier», qu’il portera dans les grandes cités du monde. Quels sont les moments forts du spectacle d’Aleph et de son orchestre? Qui sont les artistes internationaux qui l’ont accompagné sur scène? Qu’a-t-il raconté à Ici Beyrouth?
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Un spectacle euphorique, unique et des chansons revisitées de Zaki Nassif
Aleph arrive sur le podium, comme un séisme, un immense tourbillon qui remplit l’air d’énergie positive et d’euphorie. Dans un raz de marée, il fait danser les chaises de l’antique théâtre, où s’installent les mélomanes. Il accueille son public très chaleureusement, salue ses proches et ses ami.e.s, venu.e.s spécialement pour l’occasion, puisqu’il se produit ce soir dans son fief, son sol d’origine, plus précisément dans le majestueux théâtre romain de la plus vieille ville du monde. Dans son mot de bienvenue, il remercie spécialement les spectateurs et les spectatrices présent.e.s, «qui ne le connaissent pas personnellement, mais partagent avec lui des atomes crochus et se retrouvent dans son style de musique fusion», selon ses propres mots. Aleph souhaite à tout le public de sortir du stress quotidien et de se laisser emporter par la musique, de rêver. «Enivrez-vous» de musique, semble-t-il dire, la vie est un songe d’une nuit d’été! Plus jamais est le titre de la musique qu’Aleph a composée quand, atterré devant les atrocités de la vie, les abus et les crimes perpétrés contre les enfants, il voulait riposter à sa façon, mais surtout en mémoire des victimes de l’explosion apocalyptique du 4 août. Il est accompagné par la danseuse mexicaine Karen Lugo, qui mêle dans sa chorégraphie le tango, l’oriental et le flamenco, en harmonie parfaite avec le métissage musical d’Aleph. Elle est de rouge vêtue et porte un éventail assorti avec un éclairage flamboyant. Sa prestation exprime la volonté et la passion de revivre, de se relever et de se reconstruire, conformément au message artistique d’Aleph, qui est une célébration perpétuelle de la joie et de la vie. Antonio Serrano, le brillant harmoniciste espagnol, lauréat des Latin Grammy Awards, qui a collaboré avec Placido Domingo, emporte le public très haut, jusqu’aux nues. Yelsy Heredia, le célèbre contrebassiste cubain enflamme le public de nouveau avec son talent insolite et son percutant humour coutumier. Du début à la fin, Aleph s’adresse à l’audience, instaure un dialogue, «crée des liens, apprivoise», les plus réticent.e.s, les moins extraverti. e.s. Il présente lui-même les artistes, comme l’illustre percussionniste Bandolero, le fameux guitariste roumain Vally et les grands musiciens libanais Jihad Assad au qanun, Raed Abou Kamel à la flûte, Chadi Saad à l’accordéon, Charlie Fadel le percussionniste et Samir Afif à la derbaké. Installé derrière son piano, il joue, danse, chante et parle avec une grâce indescriptible. On dirait que le théâtre est simultanément sa maison, son port d’attache et son bateau ivre en partance vers des terres nouvelles. Les chansons libanaises qu’il a revisitées du répertoire de Zaki Nassif mettent le public en transe. Il n’y a que la beauté qui peut sauver les Libanaises.
Un entretien sur le vif, avant le concert
Vous rentrez d’une tournée au Canada couronnée de succès, que ce soit à Montréal, au Québec, à Vancouver ou à Ottawa. Ce soir, vous dédiez un spectacle du Liban au monde entier. Pourquoi à partir de Byblos? Car c’est votre ville, la plus vieille du monde et qu’elle a donné au monde l’alphabet? Une réalité qui rime avec votre nom de scène Aleph et votre désir de sauvegarder, à votre façon, notre patrimoine musical?
En effet, on a choisi ce titre expressif qui sied au Liban, spécialement dans le cadre du festival de Byblos qui a un charme particulier et dans un cadre unique – la ville libanaise antique âgée de sept mille ans. Il existe une autre raison. Celle de faire voyager notre musique, notre culture libanaise, un peu partout dans le monde. Après la tournée musicale effectuée dans diverses provinces du Canada, ce soir, on reproduit ce spectacle au Liban et on le portera dans les différentes capitales européennes, comme Paris, Madrid, Amsterdam et Genève, avant de le présenter aux États-Unis.
Un contrat avait été signé avec la fondation Aznavour, du vivant de la légende Charles Aznavour, pour présenter ses chansons en arabe, cet été. Vous êtes le directeur artistique, le pianiste et l’arrangeur musical du projet «Aznavour revisité en arabe» (produit par votre groupe 8e art en collaboration avec la maison de production canadienne Smart production). Où en êtes-vous dans l’exécution du projet?
On est dans la phase des arrangements, juste avant d’enregistrer les chansons en studio. Une fois les chansons prêtes, on fait le lancement de l’album musical, puis on prépare une tournée musicale avec le projet «Aznavour revisité en arabe». Ce sera Aznavour, mais dans une langue et une version orientalisées.
Il y a quatre chansons du grand Zaki Nassif que vous présentez lors de ce concert, selon votre style musical. Pourquoi c’est lui qui vous a fortement interpellé?
J’avais quatre ans quand j’ai découvert, dans un programme télévisé, le grand Zaki Nassif. Cela a eu sur moi l’effet d’une vraie rencontre. À chaque fois, j’interprétais ses chansons et, maintenant, après toutes ces années, alors que je n’avais jamais joué ses compositions en direct, j’ai décidé de les revisiter en flamenco fusion. Je suis très heureux de les présenter dans le cadre de ce concert.
La chanteuse Dia, votre femme, qui vous accompagne souvent dans vos spectacles, n’est pas présente ce soir.
En effet, Dia, connue pour ses chansons à textes, est très souvent l’invitée de mes concerts, de nos festivals en tant que 8e art. Ce concert, nous le présentons selon le même format que celui présenté au Canada, c’est pour cela qu’elle n’y sera pas présente. De même, elle privilégie le français dans le style oriental fusion, qui n’occupe malheureusement pas notre programme de ce soir, plutôt tourné vers l’algérien, l’égyptien et le libanais.
Les débuts d’Aleph en quelques lignes.
Il est né à Ehmej, au Liban. Il a découvert la musique à l’âge de 3 ans lorsqu’on lui a donné un vieux petit piano en bois. En reconstituant des airs familiers dès son jeune âge, il a réussi à saisir les mélodies occidentales tandis que les mélodies orientales lui échappaient. Il a persévéré et a finalement découvert ce qui lui manquait: le «quart de ton», une base de la musique orientale. Ses parents, voyant son potentiel, lui ont enfin procuré son premier «vrai» piano.
Passionné par les sons, Aleph souhaitait exprimer les mélodies orientales à travers un instrument occidental, le piano, sans artifice ni subterfuge. Pendant la guerre civile libanaise, Aleph et sa famille ont quitté leur ville natale pour les montagnes en quête de paix. Aleph a passé tout son temps dans le studio de son oncle Michael Ramia, un compositeur qui maîtrisait plus de huit instruments et qui a eu une grande influence sur lui. Ses journées étaient consacrées à l’entraînement et au divertissement, principales attractions lors de toutes les festivités familiales aux côtés de sa cousine Carla Ramia.
À l’âge de 11 ans, Aleph a commencé à composer sa propre musique.
Il a obtenu son diplôme en 1999 du Collège Saint-Joseph d’Antoura. Afin de perfectionner sa technique, il s’est inscrit à l’Université Saint-Esprit de Kaslik (USEK) et a étudié la théorie et l’harmonie du piano. Aleph a obtenu son diplôme en tant que major en Théorie musicale de Kaslik et en Écoute musicale et Harmonie du Conservatoire de Kharkiv. Bien qu’Aleph soit autodidacte, il reconnaît que ses «détours académiques» ont doté son art des bases classiques et techniques nécessaires. À l’âge de 8 ans, il a interprété une chanson d’Oum Kalthoum lors de la Journée de la musique et, à 10 ans, il a joué avec un orchestre tunisien à la citadelle de Byblos. À l’âge de 11 ans, il a fait de nombreuses apparitions à l’USEK, où il devait présenter des morceaux pour son programme classique. Il a saisi l’occasion pour présenter aussi ses propres compositions. À 14 ans, il a donné son premier concert en solo, jouant les mazurkas de Chopin dans son propre arrangement et, à l’âge de 18 ans, il a donné un concert au théâtre du Collège Saint-Joseph d’Antoura, où il a interprété ses propres compositions. À l’âge de 18 ans, un ami l’a présenté à Elef Productions, un ancien label du groupe Warner Music.
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Aleph, le piano oriental ou le maestro de la musique fusion réunissant principalement le flamenco, le tango et l’oriental, s’est produit hier, le 8 août 2023, dans le cadre du Festival de Byblos, avec son orchestre, devant une foule en délire. Il accorde un entretien exclusif à Ici Beyrouth juste avant son spectacle «Du Liban, un hymne au monde entier», qu’il portera dans les grandes cités du monde. Quels sont les moments forts du spectacle d’Aleph et de son orchestre? Qui sont les artistes internationaux qui l’ont accompagné sur scène? Qu’a-t-il raconté à Ici Beyrouth?
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Un spectacle euphorique, unique et des chansons revisitées de Zaki Nassif
Aleph arrive sur le podium, comme un séisme, un immense tourbillon qui remplit l’air d’énergie positive et d’euphorie. Dans un raz de marée, il fait danser les chaises de l’antique théâtre, où s’installent les mélomanes. Il accueille son public très chaleureusement, salue ses proches et ses ami.e.s, venu.e.s spécialement pour l’occasion, puisqu’il se produit ce soir dans son fief, son sol d’origine, plus précisément dans le majestueux théâtre romain de la plus vieille ville du monde. Dans son mot de bienvenue, il remercie spécialement les spectateurs et les spectatrices présent.e.s, «qui ne le connaissent pas personnellement, mais partagent avec lui des atomes crochus et se retrouvent dans son style de musique fusion», selon ses propres mots. Aleph souhaite à tout le public de sortir du stress quotidien et de se laisser emporter par la musique, de rêver. «Enivrez-vous» de musique, semble-t-il dire, la vie est un songe d’une nuit d’été! Plus jamais est le titre de la musique qu’Aleph a composée quand, atterré devant les atrocités de la vie, les abus et les crimes perpétrés contre les enfants, il voulait riposter à sa façon, mais surtout en mémoire des victimes de l’explosion apocalyptique du 4 août. Il est accompagné par la danseuse mexicaine Karen Lugo, qui mêle dans sa chorégraphie le tango, l’oriental et le flamenco, en harmonie parfaite avec le métissage musical d’Aleph. Elle est de rouge vêtue et porte un éventail assorti avec un éclairage flamboyant. Sa prestation exprime la volonté et la passion de revivre, de se relever et de se reconstruire, conformément au message artistique d’Aleph, qui est une célébration perpétuelle de la joie et de la vie. Antonio Serrano, le brillant harmoniciste espagnol, lauréat des Latin Grammy Awards, qui a collaboré avec Placido Domingo, emporte le public très haut, jusqu’aux nues. Yelsy Heredia, le célèbre contrebassiste cubain enflamme le public de nouveau avec son talent insolite et son percutant humour coutumier. Du début à la fin, Aleph s’adresse à l’audience, instaure un dialogue, «crée des liens, apprivoise», les plus réticent.e.s, les moins extraverti. e.s. Il présente lui-même les artistes, comme l’illustre percussionniste Bandolero, le fameux guitariste roumain Vally et les grands musiciens libanais Jihad Assad au qanun, Raed Abou Kamel à la flûte, Chadi Saad à l’accordéon, Charlie Fadel le percussionniste et Samir Afif à la derbaké. Installé derrière son piano, il joue, danse, chante et parle avec une grâce indescriptible. On dirait que le théâtre est simultanément sa maison, son port d’attache et son bateau ivre en partance vers des terres nouvelles. Les chansons libanaises qu’il a revisitées du répertoire de Zaki Nassif mettent le public en transe. Il n’y a que la beauté qui peut sauver les Libanaises.
Un entretien sur le vif, avant le concert
Vous rentrez d’une tournée au Canada couronnée de succès, que ce soit à Montréal, au Québec, à Vancouver ou à Ottawa. Ce soir, vous dédiez un spectacle du Liban au monde entier. Pourquoi à partir de Byblos? Car c’est votre ville, la plus vieille du monde et qu’elle a donné au monde l’alphabet? Une réalité qui rime avec votre nom de scène Aleph et votre désir de sauvegarder, à votre façon, notre patrimoine musical?
En effet, on a choisi ce titre expressif qui sied au Liban, spécialement dans le cadre du festival de Byblos qui a un charme particulier et dans un cadre unique – la ville libanaise antique âgée de sept mille ans. Il existe une autre raison. Celle de faire voyager notre musique, notre culture libanaise, un peu partout dans le monde. Après la tournée musicale effectuée dans diverses provinces du Canada, ce soir, on reproduit ce spectacle au Liban et on le portera dans les différentes capitales européennes, comme Paris, Madrid, Amsterdam et Genève, avant de le présenter aux États-Unis.
Un contrat avait été signé avec la fondation Aznavour, du vivant de la légende Charles Aznavour, pour présenter ses chansons en arabe, cet été. Vous êtes le directeur artistique, le pianiste et l’arrangeur musical du projet «Aznavour revisité en arabe» (produit par votre groupe 8e art en collaboration avec la maison de production canadienne Smart production). Où en êtes-vous dans l’exécution du projet?
On est dans la phase des arrangements, juste avant d’enregistrer les chansons en studio. Une fois les chansons prêtes, on fait le lancement de l’album musical, puis on prépare une tournée musicale avec le projet «Aznavour revisité en arabe». Ce sera Aznavour, mais dans une langue et une version orientalisées.
Il y a quatre chansons du grand Zaki Nassif que vous présentez lors de ce concert, selon votre style musical. Pourquoi c’est lui qui vous a fortement interpellé?
J’avais quatre ans quand j’ai découvert, dans un programme télévisé, le grand Zaki Nassif. Cela a eu sur moi l’effet d’une vraie rencontre. À chaque fois, j’interprétais ses chansons et, maintenant, après toutes ces années, alors que je n’avais jamais joué ses compositions en direct, j’ai décidé de les revisiter en flamenco fusion. Je suis très heureux de les présenter dans le cadre de ce concert.
La chanteuse Dia, votre femme, qui vous accompagne souvent dans vos spectacles, n’est pas présente ce soir.
En effet, Dia, connue pour ses chansons à textes, est très souvent l’invitée de mes concerts, de nos festivals en tant que 8e art. Ce concert, nous le présentons selon le même format que celui présenté au Canada, c’est pour cela qu’elle n’y sera pas présente. De même, elle privilégie le français dans le style oriental fusion, qui n’occupe malheureusement pas notre programme de ce soir, plutôt tourné vers l’algérien, l’égyptien et le libanais.
Les débuts d’Aleph en quelques lignes.
Il est né à Ehmej, au Liban. Il a découvert la musique à l’âge de 3 ans lorsqu’on lui a donné un vieux petit piano en bois. En reconstituant des airs familiers dès son jeune âge, il a réussi à saisir les mélodies occidentales tandis que les mélodies orientales lui échappaient. Il a persévéré et a finalement découvert ce qui lui manquait: le «quart de ton», une base de la musique orientale. Ses parents, voyant son potentiel, lui ont enfin procuré son premier «vrai» piano.
Passionné par les sons, Aleph souhaitait exprimer les mélodies orientales à travers un instrument occidental, le piano, sans artifice ni subterfuge. Pendant la guerre civile libanaise, Aleph et sa famille ont quitté leur ville natale pour les montagnes en quête de paix. Aleph a passé tout son temps dans le studio de son oncle Michael Ramia, un compositeur qui maîtrisait plus de huit instruments et qui a eu une grande influence sur lui. Ses journées étaient consacrées à l’entraînement et au divertissement, principales attractions lors de toutes les festivités familiales aux côtés de sa cousine Carla Ramia.
À l’âge de 11 ans, Aleph a commencé à composer sa propre musique.
Il a obtenu son diplôme en 1999 du Collège Saint-Joseph d’Antoura. Afin de perfectionner sa technique, il s’est inscrit à l’Université Saint-Esprit de Kaslik (USEK) et a étudié la théorie et l’harmonie du piano. Aleph a obtenu son diplôme en tant que major en Théorie musicale de Kaslik et en Écoute musicale et Harmonie du Conservatoire de Kharkiv. Bien qu’Aleph soit autodidacte, il reconnaît que ses «détours académiques» ont doté son art des bases classiques et techniques nécessaires. À l’âge de 8 ans, il a interprété une chanson d’Oum Kalthoum lors de la Journée de la musique et, à 10 ans, il a joué avec un orchestre tunisien à la citadelle de Byblos. À l’âge de 11 ans, il a fait de nombreuses apparitions à l’USEK, où il devait présenter des morceaux pour son programme classique. Il a saisi l’occasion pour présenter aussi ses propres compositions. À 14 ans, il a donné son premier concert en solo, jouant les mazurkas de Chopin dans son propre arrangement et, à l’âge de 18 ans, il a donné un concert au théâtre du Collège Saint-Joseph d’Antoura, où il a interprété ses propres compositions. À l’âge de 18 ans, un ami l’a présenté à Elef Productions, un ancien label du groupe Warner Music.
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