©(AFP)
Certains Iraniens s’inquiètent de savoir qui remplacera Ebrahim Raïssi, mort dimanche dans un crash d’hélicoptère, à la tête de la République islamique.
«Je suis plus inquiète que triste», résume Mohadeseh Jalali, préoccupée par l’avenir de la République islamique d’Iran après la mort soudaine du président Ebrahim Raïssi, un ultraconservateur auquel une immense foule a rendu un dernier hommage mercredi à Téhéran.
Cette femme au foyer de 32 ans n’est pas la seule à se soucier des incertitudes soulevées par la disparition du président qui dirigeait le pays depuis 2021.
«Comment trouver quelqu’un comme lui? Je suis vraiment inquiet à ce sujet», reconnaît aussi Mohsen, un religieux de 31 ans, interrogé par l’AFP dans l’immense cortège qui s’est formé dans le centre de Téhéran. «Pour autant que je sache, nous n’avons personne de son envergure», ajoute cet homme venu spécialement de la ville sainte de Qom, qui a refusé de communiquer son nom.
Une élection présidentielle se tiendra le 28 juin pour remplacer M. Raïssi, décédé dimanche dans un crash d’hélicoptère. Sept autres personnes sont mortes, parmi lesquelles le ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian.
Les grandes manœuvres électorales débuteront après les cinq jours de deuil national annoncés lundi. À ce stade, aucun favori ne se dégage pour succéder à l’ultraconservateur Raïssi, qui avait été élu en 2021 au premier tour d’un scrutin dont avaient été écartés des candidats réformateurs et modérés.
«Je ne sais pas ce qui va se passer» à ces élections, avance Mohsen. «Parmi les candidats potentiels, il n’y en a aucun qui fait consensus chez les conservateurs», fait-il remarquer.
Le camp des conservateurs et ultraconservateurs a encore renforcé son emprise sur la vie politique avec les législatives de mars, auxquelles de nombreux candidats d’autres tendances n’ont pu participer.
En trois ans de présidence, Ebrahim Raïssi a géré, avec une fermeté critiquée par une partie de la population, un mouvement de contestation populaire en 2022. Il a été confronté à une crise économique aggravée par les sanctions américaines et à une aggravation des tensions avec l’ennemi juré Israël, qui ont été exacerbées depuis octobre par la guerre dans la bande de Gaza.
«J’ai voté pour lui aux présidentielles de 2017 (où il a été battu) et 2021. Je n’ai aucun regret du tout», affirme Mostafa, reconnaissant cependant que «la performance économique du gouvernement peut être critiquée».
Ce religieux de 37 ans, qui a refusé de communiquer son nom, retient surtout que Raïssi «n’était pas focalisé sur l’Occident» et «n’a pas oublié les pays» du Moyen-Orient, comme l’Arabie saoudite avec lequel l’Iran s’est rabiboché en 2023 après des années de brouille.
Pour Mohsen, l’Iran a l’expérience de gérer les successions délicates depuis la révolution de 1979. Il cite l’exemple de celle de l’imam Rouhollah Khomeiny, le fondateur de la République islamique, après son décès en juin 1989. C’est l’ayatollah Ali Khamenei, alors président, qui avait été désigné pour occuper le poste de chef d’État, et «il n’y avait pas eu de problème», selon lui.
Ebrahim Raïssi, qui était également ayatollah, était considéré comme l’un des favoris pour succéder à ce dernier, au pouvoir depuis 35 ans et âgé de 85 ans. Le nom du fils du guide suprême, Mojtaba Khamenei, est également cité par des experts.
Quoiqu’il arrive, affirme Mohsen, «la question du leadership est de dimension divine». «Tout ce que Dieu veut arrivera», affirme-t-il.
En ayant pris place dans l’immense cortège, le fonctionnaire Ali Mousavi Nejad témoigne avoir voulu rendre «hommage aux victimes». Mais aussi «envoyer un message aux ennemis de la République islamique: le chemin tracé par les martyrs continue et ils ne peuvent pas dissuader les Iraniens de soutenir la révolution», ajoute cet homme de 35 ans.
Ahmad Parhizi et Majid Sourati, avec AFP
«Je suis plus inquiète que triste», résume Mohadeseh Jalali, préoccupée par l’avenir de la République islamique d’Iran après la mort soudaine du président Ebrahim Raïssi, un ultraconservateur auquel une immense foule a rendu un dernier hommage mercredi à Téhéran.
Cette femme au foyer de 32 ans n’est pas la seule à se soucier des incertitudes soulevées par la disparition du président qui dirigeait le pays depuis 2021.
«Comment trouver quelqu’un comme lui? Je suis vraiment inquiet à ce sujet», reconnaît aussi Mohsen, un religieux de 31 ans, interrogé par l’AFP dans l’immense cortège qui s’est formé dans le centre de Téhéran. «Pour autant que je sache, nous n’avons personne de son envergure», ajoute cet homme venu spécialement de la ville sainte de Qom, qui a refusé de communiquer son nom.
Une élection présidentielle se tiendra le 28 juin pour remplacer M. Raïssi, décédé dimanche dans un crash d’hélicoptère. Sept autres personnes sont mortes, parmi lesquelles le ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian.
Les grandes manœuvres électorales débuteront après les cinq jours de deuil national annoncés lundi. À ce stade, aucun favori ne se dégage pour succéder à l’ultraconservateur Raïssi, qui avait été élu en 2021 au premier tour d’un scrutin dont avaient été écartés des candidats réformateurs et modérés.
«Pas focalisé sur l’Occident»
«Je ne sais pas ce qui va se passer» à ces élections, avance Mohsen. «Parmi les candidats potentiels, il n’y en a aucun qui fait consensus chez les conservateurs», fait-il remarquer.
Le camp des conservateurs et ultraconservateurs a encore renforcé son emprise sur la vie politique avec les législatives de mars, auxquelles de nombreux candidats d’autres tendances n’ont pu participer.
En trois ans de présidence, Ebrahim Raïssi a géré, avec une fermeté critiquée par une partie de la population, un mouvement de contestation populaire en 2022. Il a été confronté à une crise économique aggravée par les sanctions américaines et à une aggravation des tensions avec l’ennemi juré Israël, qui ont été exacerbées depuis octobre par la guerre dans la bande de Gaza.
«J’ai voté pour lui aux présidentielles de 2017 (où il a été battu) et 2021. Je n’ai aucun regret du tout», affirme Mostafa, reconnaissant cependant que «la performance économique du gouvernement peut être critiquée».
Ce religieux de 37 ans, qui a refusé de communiquer son nom, retient surtout que Raïssi «n’était pas focalisé sur l’Occident» et «n’a pas oublié les pays» du Moyen-Orient, comme l’Arabie saoudite avec lequel l’Iran s’est rabiboché en 2023 après des années de brouille.
Pour Mohsen, l’Iran a l’expérience de gérer les successions délicates depuis la révolution de 1979. Il cite l’exemple de celle de l’imam Rouhollah Khomeiny, le fondateur de la République islamique, après son décès en juin 1989. C’est l’ayatollah Ali Khamenei, alors président, qui avait été désigné pour occuper le poste de chef d’État, et «il n’y avait pas eu de problème», selon lui.
Ebrahim Raïssi, qui était également ayatollah, était considéré comme l’un des favoris pour succéder à ce dernier, au pouvoir depuis 35 ans et âgé de 85 ans. Le nom du fils du guide suprême, Mojtaba Khamenei, est également cité par des experts.
Quoiqu’il arrive, affirme Mohsen, «la question du leadership est de dimension divine». «Tout ce que Dieu veut arrivera», affirme-t-il.
En ayant pris place dans l’immense cortège, le fonctionnaire Ali Mousavi Nejad témoigne avoir voulu rendre «hommage aux victimes». Mais aussi «envoyer un message aux ennemis de la République islamique: le chemin tracé par les martyrs continue et ils ne peuvent pas dissuader les Iraniens de soutenir la révolution», ajoute cet homme de 35 ans.
Ahmad Parhizi et Majid Sourati, avec AFP
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