Abdallah Bou Habib, ministre sortant de Affaires étrangères, a appelé, lundi, à l’initiation de "négociations indirectes avec Israël pour résoudre les points de désaccord", en vue d’entamer une délimitation de la frontière israélo-libanaise.

Lors d’une interview accordée à la chaîne Sky News Arabia, M. Bou Habib a souligné que "les agressions israéliennes contre le Liban doivent cesser, puis nous devons commencer à délimiter la frontière" libano-israélienne, après quoi, "Israël pourra y ériger un mur", a-t-il poursuivi.

Cette déclaration semble déconcertante, étant donné que la frontière terrestre avec Israël est déjà délimitée par l’Accord général d’armistice israélo-libanais du 23 mars 1949. Cette disposition est rappelée par le Conseil de sécurité des Nations unies dans la résolution 1701 de 2006. Le Conseil réaffirme son soutien "au strict respect de la Ligne bleue" et exprime son engagement envers "l’intégrité territoriale, la souveraineté et l’indépendance politique du Liban à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues, conformément à l’accord" de 1949.

En outre, un tel appel fait pratiquement fi de la déclaration du Premier ministre sortant, Najib Mikati, le 12 janvier, qui a insisté sur la nécessité de "commencer par l’application de la convention d’armistice de 1949, sans oublier la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies".

Parallèlement, M. Bou Habib a réitéré l’appel à "l’application de la résolution 1701", indiquant que "l’arrêt des combats dans le sud du Liban est difficile en raison des menaces israéliennes constantes". "Si une trêve est mise en place à Gaza, l’escalade cessera au Liban-Sud", a-t-il noté.

Quant à la solution à deux États, le ministre a estimé que "la communauté internationale soutient cette initiative, alors que le rejet provient d’Israël".

Ces propos interviennent à la suite de la visite de M. Bou Habib à New York, où il a participé à une réunion ministérielle du Conseil de sécurité des Nations unies, consacrée à la situation actuelle au Moyen-Orient. Il y a notamment rencontré le secrétaire général des Nations unies, António Guterres.

Dans ce cadre, M. Bou Habib s’est entretenu, samedi, avec le Premier ministre sortant, Najib Mikati, afin de discuter des résultats de cette visite, précisant qu’il existait, à présent, "une opportunité historique pour réaliser une accalmie durable le long de la frontière sud du Liban".

Par ailleurs, le ministre des Affaires étrangères a rappelé la position du Liban qui "n’a jamais cherché la guerre et ne la recherche pas aujourd’hui", affirmant que "la vision du Liban pour atteindre la sécurité et la stabilité durables au sud repose sur une mise en œuvre complète et totale de la résolution 1701, dans le cadre d’un accord intégré, assurant des garanties internationales claires et déclarées".

Abonnez-vous à notre newsletter

Newsletter signup

Please wait...

Merci de vous être inscrit !