Des drones envoyés par les milices rebelles ont fait notamment exploser trois camions citernes dans la capitale émiratie. Ce lundi soir, les Emirats ont menacé de riposter.

Des drones armés envoyés par les rebelles Houthis (milice yéménite soutenue et armée par l’Iran) ont attaqué lundi la capitale des Émirats arabes unis, une première depuis le début du conflit au Yémen en 2014. Un incendie s’est déclaré, entraînant l’explosion de trois camions citernes transportant du carburant, a annoncé la police émiratie, ajoutant qu’un " incendie mineur " s’est également produit près de l’aéroport.

L’attaque a fait 3 morts et 6 blessés, selon la télévision d’État. Selon l’agence de presse officielle WAM, les dégâts ont bien été causés par des drones, des " objets volants " étant " tombés " sur les lieux touchés.

Conjointement à cette attaque, le porte-parole des Houthis a annoncé une " opération militaire d’envergure " contre les Émirats Arabes Unis. Cette annonce intervient au moment où ces derniers ont intensifié leur opérations militaires au Yémen, notamment en finançant la Brigade des Géants qui prend les Houthis en éteau, à Shabwa et Ma’rib (lire notre article consacré à ce sujet en cliquant ici).

L’explosion a eu lieu " près des réservoirs de stockage d’ADNOC ", la compagnie pétrolière d’Abou Dhabi, et l’incendie mineur dans " la nouvelle zone de construction de l’aéroport international d’Abou Dhabi ".

Les Emirats menacent de riposter

Le ministère des Affaires étrangères a condamné cette attaque contre des " installations civiles sur le territoire émirati " et averti qu’elle ne restera pas impunie. " Les Emirats se réservent le droit de riposter à ces attaques terroristes et à cette sinistre escalade criminelle ", a-t-il dit.

" Cette étourderie et absurdité irresponsable sont vouées à l’anéantissement ", a prévenu sur Twitter Anwar Gargash, le conseiller diplomatique du président des Emirats, cheikh Khalifa ben Zayed.

Alliés des Emirats, l’Arabie saoudite et Bahreïn ont eux aussi pointé du doigt les rebelles yéménites en dénonçant un acte " terroriste ". L’Irak a aussi condamné l’attaque, de même que le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

Suite à cette attaque, un chef militaire houthi à Sanaa a déclaré à l’AFP : " Si les Emirats continuent d’agresser le Yémen, ils ne seront pas en mesure à l’avenir de supporter des frappes douloureuses ".

Les Émirats sont membres de la coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite et qui intervient au Yémen depuis 2015 pour soutenir les forces gouvernementales contre les Houthis, des insurgés soutenus par l’Iran. Le conflit au Yémen s’est intensifié ces dernières semaines avec une augmentation des raids de la coalition et des offensives au sol des forces qu’elle soutient.

Le 3 janvier, les Houthis ont saisi le bateau " Rwabee " battant pavillon des Emirats, au large du port yéménite de Hodeida (ouest), affirmant qu’il transportait du matériel militaire. La coalition a assuré que le bateau transportait du matériel pour un hôpital yéménite et dénoncé un acte de " piraterie ".

De leur côté, les rebelles ont multiplié les attaques de missiles et de drones contre le territoire saoudien. Les Émirats n’avaient jamais été victimes d’une attaque connue des Houthis.

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