
En hommage à la désormais légendaire résilience libanaise, des artistes brésiliens transforment Je rêve d'un Liban de Wissam Tabet en Líbano: a flor do mundo, version brésilienne vibrante. Un projet musical solidaire qui célèbre l'identité et fait renaître l'espoir au-delà des frontières.
Dans l'histoire des relations culturelles internationales, certaines connexions transcendent les distances géographiques. Celle qui unit le Liban et le Brésil est de celles-là, profonde et façonnée par des décennies de migrations et d'échanges. Avec plus de huit millions de citoyens d'origine libanaise, le Brésil abrite l'une des plus importantes diasporas libanaises au monde. Cette présence massive a tissé des liens indéfectibles entre les deux nations, créant un pont invisible mais puissant par-dessus l'Atlantique.
C'est sur ce terrain fertile qu'est née une initiative musicale singulière. La chanson Je rêve d'un Liban, composée par Wissam Tabet après la catastrophique explosion au port de Beyrouth en 2020, a trouvé un écho inattendu au Brésil. Ce chant, initialement créé avec des élèves du Collège des Saints-Cœurs Sioufi, captait l'âme d'une jeunesse libanaise assoiffée d'indépendance et de renouveau. Aujourd'hui, il renaît sous le titre Líbano: a flor do mundo (Liban : la fleur du monde), porté par les voix et les instruments de musiciens brésiliens renommés.
Miguel Mahfoud est l'architecte de cette métamorphose musicale. Sensible au destin du pays du Cèdre, il a orchestré une collaboration artistique ambitieuse. La traduction et l'adaptation du texte ont été confiées à Marco Aur, qui a su préserver l'essence du message original tout en l'habillant de sensibilités brésiliennes. “Nous avons voulu conserver l'âme de la composition originale tout en lui offrant une dimension nouvelle et inspirante”, confie Wissam Tabet, qui a suivi avec attention ce processus créatif transfrontalier.
Une symphonie de talents au service de la solidarité
La force de ce projet réside dans l'engagement bénévole d'artistes brésiliens d'exception. Alexandre Andrés, André Mehmari, Benjamim Temponi, Carolina Claret, Leonardo Clementine, Chico Lobo, Guto Temponi, Juliana Brandão, Marco Aur, Tatá Sympa et le Trio Amaranto ont uni leurs talents pour donner corps à cette vision. Chacun a apporté sa couleur musicale, fusionnant subtilement les traditions libanaises avec les rythmes chaleureux du Brésil.
Tatá Sympa, maître d'œuvre de la direction musicale et du mixage, a veillé à ce que l'interprétation conserve la puissance émotionnelle de l'original. “La musique possède cette faculté unique de communiquer au-delà des barrières linguistiques. Notre version traduit à la fois la souffrance et l'indomptable espoir du peuple libanais”, explique-t-il avec passion.
Le visuel n'est pas en reste dans cette fresque artistique. Le photographe libanais Kamil Al-Rayes a généreusement partagé ses images saisissantes du Liban pour accompagner la musique. Ses photographies, témoins tantôt de la beauté intemporelle du pays, tantôt de ses cicatrices récentes, enrichissent considérablement la narration et ancrent l'œuvre dans une réalité tangible.
Cette création collective transcende le simple hommage. Elle incarne un acte de foi en l'avenir du Liban, pays meurtri par des crises successives – économiques, politiques et sociales. La musique devient ici un vecteur d'espérance, rappelant que la reconstruction passe aussi par le renforcement d'une identité nationale souvent mise à mal.
La diffusion de Líbano: a flor do mundo illustre parfaitement l'esprit du projet. Disponible gratuitement sur YouTube et Vimeo, relayée via les hashtags #libanoaflordomundo et #lebanonfloweroftheworld, la chanson circule librement sur les réseaux sociaux. Cette approche ouverte permet de toucher aussi bien la diaspora libanaise que le grand public brésilien et international, créant une chaîne de solidarité numérique.
Les paroles, bien que traduites en portugais, conservent la force évocatrice du texte original. Elles résonnent comme un appel vibrant à se souvenir, à se relever et à reconstruire. Un message particulièrement poignant dans un contexte où le Liban lutte quotidiennement pour préserver son unité et son identité face aux défis internes et externes.
Pour la communauté libanaise du Brésil, ce projet représente bien plus qu'une simple adaptation musicale. Il symbolise un pont entre leur terre d'accueil et leurs racines, une façon de contribuer à distance à la guérison de leur pays d'origine. “Nous avons tous un rôle à jouer pour préserver notre héritage et soutenir le Liban. La musique nous permet de rappeler à nos frères et sœurs libanais qu'ils ne sont pas seuls”, souligne Marco Aur avec émotion.
Le succès de cette initiative ouvre déjà la voie à d'autres collaborations similaires. Les artistes impliqués, touchés par cette expérience enrichissante, se tiennent prêts à poursuivre l'aventure et à étendre leur message de paix et d'unité.
Líbano: a flor do mundo illustre magnifiquement la manière dont l'art peut transcender les frontières pour créer des liens de solidarité authentiques. Dans les notes de cette mélodie voyageuse se dessine l'espoir d'un Liban qui, malgré les tempêtes, continue de fleurir et d'inspirer le monde. Une chanson née dans la douleur à Beyrouth, transformée au Brésil, et qui désormais appartient à tous ceux qui croient en la force inébranlable de l'esprit libanais.
Pour découvrir cette œuvre musicale franco-brésilienne et soutenir le message d'espoir qu'elle porte, la vidéo de Líbano: a flor do mundo est disponible sur YouTube et Vimeo.
YouTube: https://www.youtube.com/watch?v=libanoaflordomundo
Vimeo: https://vimeo.com/libanoaflordomundo
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