
Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a réagi dimanche aux propos tenus la veille par l'envoyé américain en Syrie et au Liban, Tom Barrack, à l'égard des autorités libanaises, enjoignant ces dernières à agir concrètement en matière de désarmement du Hezbollah.
«Il est clair et évident que la politique internationale dans son ensemble, en conjonction avec un quasi-consensus parmi les pays arabes, s'efforce d'organiser la situation dans la région afin de la libérer des conditions anormales qui prévalaient dans certains de ses pays, en vue d’établir des États normaux, à commencer par l'Iran», a affirmé M. Geagea dans un communiqué.
La veille, M. Barrack avait tiré la sonnette d’alarme, affirmant que le Liban ferait face «à un danger existentiel» s’il ne prenait pas rapidement des mesures pour régler la question de l’arsenal du Hezbollah, lors d’une interview accordée au journal émirati The National, publiée vendredi.
My comments yesterday praised Syria’s impressive strides, not a threat to Lebanon. I observed the reality that Syria is moving at light speed to seize the historic opportunity presented by @POTUS’s lifting of sanctions: investment from Türkiye and the Gulf, diplomatic outreach to…
— Ambassador Tom Barrack (@USAMBTurkiye) July 12, 2025
«La politique internationale ne peut tolérer un vide, et tout pays qui ne parvient pas à organiser ses affaires et à rétablir l'ordre dans sa Constitution, ses institutions et son fonctionnement en tant qu'État réel se retrouvera hors course et en marge de l'histoire», a précisé M. Geagea.
Le leader des Forces libanaises a notamment alerté le gouvernement sur le fait que «si les autorités, et, à travers elles, le gouvernement libanais continuent à hésiter, à ralentir leurs décisions et à prendre des mesures timides concernant la création d'un véritable État au Liban, elles porteront la responsabilité de voir une fois de plus le Liban, la nation et l'État ballottés par les vents». Il a également insisté sur l’importance cruciale de la période actuelle: «Les jours que nous vivons sont décisifs, critiques et déterminants.»
«Tout nouvel échec du gouvernement et des autorités libanais à transformer le Liban en un État de facto pourrait nous faire reculer de plusieurs décennies, voire entraîner des conséquences plus graves et plus dangereuses», a prévenu M. Geagea.
Selon lui, «les autorités libanaises doivent décider au plus vite et prendre les mesures pratiques nécessaires», étant la seule entité «capable de garantir le bien-être de tous les groupes libanais».
«À défaut, elles continueront à priver le Liban de son autonomie et à l’exposer à une exploitation accrue», a-t-il conclu.
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