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La sphère médiatique française est en deuil: Michel Manini, pilier incontesté du petit écran et réalisateur phare de l’emblématique émission pour enfants Bonne nuit les petits, s’est éteint dimanche dernier à l’âge de 86 ans à Arcachon, selon un communiqué de la famille.

Né dans l’effervescence créative du début des années 60, Bonne nuit les petits est l’œuvre conjointe de Claude Laydu et son épouse Christine. Manini a, par son talent et sa vision, donné vie à plusieurs centaines d’épisodes de cette série. Chaque soir, elle rythmait les veillées d’innombrables foyers, scellant son statut au Panthéon de la culture populaire française.

De ses débuts monochromes à l’ORTF en 1962 jusqu’à son passage coloré sur TF1 et sa dernière incarnation sur France 2 dans les années 90, cette émission a évolué tout en préservant son essence. Ponctuée par les mélodieuses notes d’un pipeau, elle dévoilait l’univers féérique du Marchand de sable et de son fidèle compère Nounours. Ces figures marionnettiques venaient chaque nuit, du haut de leur nuage, offrir douceur et rêves aux jeunes Nicolas et Pimprenelle.

Succédant à Jacques Samyn à la réalisation dès la saison 1962-63, Manini a hérité d’un format en pleine mutation, où les protagonistes originaux, Petit Louis et Mirabelle, firent place aux icônes que l’on connaît aujourd’hui.

Ce programme, malgré sa courte durée, présentait des défis techniques non négligeables. Dans une entrevue avec Ouest-France en 2016, Manini évoquait la complexité de la réalisation. "Après l’enregistrement initial des voix, il s’agissait de synchroniser la bande-son en play-back lors du tournage, tout en gérant la hauteur des caméras pour accompagner les marionnettistes debout, manipulant avec dextérité les personnages", confiait-il. Il ajoutait, avec une pointe de nostalgie, que les contraintes technologiques de l’époque – l’absence d’écran de contrôle et des délais de développement des pellicules – imposaient une rigueur et une anticipation hors pair.

L’impact culturel de Bonne nuit les petits perdure, et la disparition de Manini marque la fin d’une époque dorée de la télévision française, époque où l’innovation et la passion se mêlaient pour offrir aux téléspectateurs des moments inoubliables.

Avec AFP

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