Des combats violents ont opposé l’armée soudanaise aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) à Khartoum et au Darfour. L’armée soudanaise a annoncé vendredi soir un cessez-le-feu. Les combats ont déjà causé 413 morts et 3 551 blessés. 

L’armée soudanaise a annoncé vendredi soir un cessez-le-feu, après une nouvelle journée de violents combats opposant ses soldats aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) et de multiples appels au calme, au premier jour de l’Aïd el-Fitr marquant la fin du ramadan.

Selon le média al-Hadath, le secrétaire d’État des États-Unis Antony Blinken aurait personnellement contacté les deux belligérants pour leur demander de cesser les combats.

En soirée, des témoins dans différents quartiers de la capitale Khartoum ont indiqué ne plus entendre le bruit d’explosions, après l’annonce par l’armée d’un cessez-le-feu de trois jours.

Les FSR, qui avaient annoncé une trêve le matin ne se sont pas prononcés sur l’annonce de l’armée. Déclenchés le 15 avril, les combats ont fait 413 morts et 3.551 blessés, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

De nouveaux hôpitaux ont été fortement endommagés à Khartoum, et quatre établissements ont été touchés à al-Obeid, à 350 km au sud de la capitale, soulignait dans la journée le syndicat des médecins: au total " 70% des hôpitaux en zone de combat sont hors service ".

Femmes et enfants essentiellement se pressent sur les routes pour fuir, entre points de contrôles et cadavres. (AFP)

Pour porter assistance aux civils, le Comité international de la Croix-Rouge réclamait elle un " accès humanitaire immédiat et sans entraves (…) une obligation au regard du droit international humanitaire ".

Depuis six jours des combats opposent à Khartoum et au Darfour (ouest) principalement, l’armée sous le commandement du général Abdel Fattah al-Burhane , chef de facto du Soudan depuis le putsch de 2021, aux FRS que dirige le général Mohamed Hamdane Daglo .

Longtemps latent et cantonné aux négociations sur les conditions d’intégration des FSR aux troupes régulières, pour finaliser un accord politique sur le retour des civils au pouvoir, le conflit entre les deux camps s’est transformé en lutte armée.

Au Darfour, l’une des régions les plus pauvres du Soudan, " la situation est catastrophique ", raconte un docteur de Médecins sans frontières (MSF).

" Il y a tellement de patients qu’ils sont soignés à même le sol dans les couloirs parce qu’il n’y a tout simplement pas assez de lits ", dit-il depuis cette région où les miliciens Janjawids, le gros des FSR, ont commis d’atroces exactions lors de la guerre déclenchée en 2003 par le dictateur Omar el-Béchir, déchu en 2019.

L’armée de l’air, qui vise les FSR disséminées dans les zones résidentielles, n’hésite pas à larguer des bombes. Dans ce chaos, " 70% des 74 hôpitaux de Khartoum et des zones touchées par les combats ont été mis hors d’usage ", rapporte le syndicat des médecins.

Sami Erchoff avec AFP