L’exposition de dessins et aquarelles Baalbek. Le Grand Voyage au Liban a lieu au Cabinet des dessins des beaux-arts de Paris jusqu’au 15 janvier 2023. Achille Joyau en 1865 et Gaston Redon en 1887 prennent la route du Liban dans le cadre de leurs études et dessinent à l’aquarelle les ruines sublimes, entourées de hautes murailles, ainsi que leur environnement majestueux et montagneux…

Temple d’Héliopolis, état actuel, façade latérale sud, Graphite, plume, encre noire et aquarelle sur papier entoilé, 0,8 x 3,2 m par Joseph-Louis-Achille Joyau (1831 – 1873),

"C’était en effet la merveille du désert, la fabuleuse Baalbek, qui sortait toute éclatante de son sépulcre inconnu, pour nous raconter des âges dont l’histoire a perdu la mémoire." Lamartine, Voyage en Orient

Inscrit par l’Unesco au Patrimoine mondial de l’Humanité, Baalbek est un site perdu entre ciel et terre, firmament étoilé et sables chauds, bleu infini et colonnes fières, hier et aujourd’hui… Baalbek se dresse, immense, et traverse les siècles.

Temple d’Héliopolis, état actuel, façade principale, Graphite, plume, encre noire et aquarelle sur papier entoilé, 0,6 x 1,4 m par Joseph-Louis-Achille Joyau (1831 – 1873),

Ce site emblématique de la plaine de la Bekaa, au nord-est du Liban admiré par Lamartine, Châteaubriand et Flaubert, attire au XIXe siècle deux jeunes architectes pensionnaires de l’Académie de France à Rome, Villa Médicis: Achille Joyau (en 1865) et Gaston Redon (en 1887). Ces derniers doivent proposer une restauration d’un monument antique dans le cadre de leurs exercices scolaires des lauréats du prix de Rome. Ils prennent la route du Liban, en ce temps-là à cheval ou en caravane, et traversent plusieurs frontières avant d’y parvenir. Une fois là-bas, ils dessinent alors à l’aquarelle la beauté des ruines entourées de hautes murailles, ainsi que de l’environnement aride et montagneux qui les entoure. Les 25 dessins d’Achille Joyau (en 1865) et Gaston Redon (en 1887) mettent en lumière un site mythique et archéologique du Liban selon une démarche pointilleuse d’archéologues. Le site est célébré pour son gigantisme et séduit par l’originalité de son architecture gréco-romaine enrichie d’éléments sémitiques et orientaux.

Ouverte au public jusqu’au 15 janvier 2023, l’exposition de dessins et aquarelles Baalbek. Le Grand Voyage au Liban qui a actuellement lieu au Cabinet des dessins des beaux-arts de Paris est unique en son genre, surtout que le site de Baalbek ne connaîtra ses premières fouilles qu’en 1898, donc après le fameux voyage de Joyau et Redon.

Clin d’oeil historique

L’origine du nom Baalbek vient du dieu Baal, divinité de l’orage et de la pluie, vénéré par les Phéniciens et les Cananéens. La ville est ensuite baptisée Heliopolis au temps des Grecs, en référence à Helios, dieu du Soleil. L’empereur Auguste y avait entrepris des travaux vers 14 av. J.-C. afin d’y édifier la plus grande acropole du monde romain. Défiant le temps, de gigantesques vestiges nous restent aujourd’hui, tels les temples de Vénus, de Jupiter et celui de Bacchus, un des temples les mieux conservés du monde gréco-romain.

Héliopolis. Temples de Baalbek, plan de restauration à 0 m 01 p.m., élévation restaurée des façades des temples. Graphite, plume, encre noire et aquarelle sur papier entoilé, 1,3 x 3,2 m par Gaston-Fernand Redon (1853 – 1921),
© Beaux-Arts de Paris

Depuis 1955, Baalbek accueille chaque été un festival international mondialement réputé, comme un hommage à la vie, celle qui triomphe de tout ce qui part, là où les échos de ceux qui ont chanté sur ces mêmes pierres, rallument encore, chaque soir, les étoiles… et la pleine lune garde précieusement le secret de nos ancêtres… Baalbek.

Marie-Christine Tayah
Insta: @mariechristine.tayah

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