L’exposition solo de Maria Arida se tient actuellement à la galerie Mission Art à Mar Mikhaël et se poursuit jusqu’au 18 novembre.

Formée au stylisme à Paris, Maria Arida débute sa carrière comme designer de mode, mais sa créativité ne connaissant pas de limites, elle se lance très vite dans la peinture après avoir été marquée par le style de Cézanne et par les couleurs fauves. Elle avoue trouver dans cette forme d’expression artistique un exutoire à ses angoisses existentielles exacerbées par la pandémie et l’explosion du 4 août 2020, et puiser dans la beauté de la nature force et sérénité.

L’artiste se découvre ainsi une nouvelle passion et exprime sa joie de vivre à travers la représentation d’un univers naturaliste très coloré, une exubérance dans l’expression qui éclate en notes vives et joyeuses.

Des bouquets de fraîcheur viennent vous ravir l’âme, se déclinent en jaune vif et rouge sombre, rose tendre ou vert pâle, virent au violet, vert prairie ou bleu cyan, vous happent et vous emportent dans leur danse joyeuse. Les toiles de l’artiste se présentent comme une célébration festive et sensuelle de la nature et nous invitent à visiter un monde floral empreint de poésie, à saisir le frémissement des feuilles, la suavité des roses et la fraîcheur des pétales. Maîtrise de la technique figurative et délicatesse d’expression se conjuguent ainsi pour une expérience sensorielle jouissive.

L’artiste semble parfois hésiter entre la représentation précise ou abstraite de la nature. Ainsi, la représentation de fruits de manière structurée presque cubiste rappelle l’influence cézanienne.

Dans d’autres toiles ou sur des aquarelles, l’artiste s’affranchit des contraintes de la forme pour gagner en liberté et fluidité. Ses abstractions colorées semblent alors s’échapper du cadre pour éclater en milles nuances d’arc-en-ciel. Des formes floues, fugitives, des contours à peine suggérés, aux traits rapidement esquissés, laissent deviner une rose ou une pivoine, comme pour en garder le mystère, en saisir la substance maintenir l’essence même de l’éphémère.

Le spectateur est ainsi appelé à compléter l’œuvre et participer à sa construction pour une immersion réjouissante et printanière, un bain de jouvence et de bonne humeur.

Jocelyne Ghannagé
joganne.com