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Le 23 septembre 1938, le ciel de Vienne a été illuminé par la naissance de Rosemarie Magdalena Albach, qui plus tard allait devenir l’icône du cinéma que le monde connaît sous le nom de Romy Schneider. C’était une actrice dont le talent et la beauté rayonnaient à travers l’écran.

Romy, c’était la rencontre de la douceur autrichienne et du panache français, une alliance harmonieuse qui a conquis le monde entier dès sa première apparition en tant que Sissi l’impératrice. Ce rôle l’a propulsée au devant de la scène internationale, mais la véritable profondeur de son talent ne s’est révélée que lorsqu’elle a décidé de briser son propre moule, d’aller au-delà de la princesse à l’écran et de s’immerger dans des rôles variés, complexes et poignants.

Elle a brillé dans des rôles mémorables tels que Nadine Chevalier dans L’Important c’est d’aimer; Marianne aux côtés de Jean-Paul Leroy, interprété par Alain Delon, dans La Piscine; Marie dans Une Histoire simple; Hélène dans Les Choses de la vie; et Rosalie dans César et Rosalie. Au fil de sa carrière, elle a travaillé avec des réalisateurs renommés comme Jacques Deray, Terence Young, Orson Welles, Claude Sautet et Luchino Visconti.

Mais en dehors de ses performances à l’écran, la vie de Romy Schneider a été parsemée de tragédies. En 1975, elle endure la douleur d’une fausse couche. Ses relations amoureuses, scrutées et exposées par les médias internationaux, ont fait d’elle un sujet constant de spéculation. En 1981, le monde est choqué par la mort tragique de son fils David, d’autant plus que des paparazzis, déguisés en infirmiers, ont publié des photos du drame. Son propre décès, survenu le 23 mai 1982 dans son appartement parisien à l’âge de 43 ans, marque la fin d’une vie riche en émotions et en contributions artistiques. Son départ précipité nous rappelle la fragilité de la vie, même pour ceux qui semblent invincibles à l’écran.

Romy Schneider est mise en lumière dans Trois jours à Quiberon, qui retrace son séjour en thalassothérapie en avril 1981 pour traiter ses addictions. Dans ce contexte, elle donne une interview poignante à un journaliste allemand. Les images, bien que fictionnelles, rappellent la Romy authentique, épuisée et lassée d’être sans cesse associée à son rôle de Sissi. Cette période met en avant ses blessures, tant anciennes que récentes: l’absence de son père, les liaisons de sa mère avec des figures nazies, la rupture avec Delon et le décès de son ex-mari.
Sur une plage, un cerf-volant s’élève tandis qu’une femme, dos tourné à la mer, contemple l’horizon. C’est Romy Schneider, reconnaissable malgré une silhouette marquée par la fatigue. Bien que vieillissante, elle contraste avec l’image lumineuse qu’elle a laissée au cinéma.

La première partie de l’entrevue est tendue, mais lors de la seconde, après une soirée festive et après avoir bu du champagne, l’actrice se confie profondément et déclare: "Je suis une femme de 42 ans, malheureuse et saoule, et je m’appelle Romy Schneider." Ce film, qui dépeint une étoile en déclin, a provoqué des critiques, notamment de la part de la fille de l’actrice, Sarah Biasini, qui le trouve malsain. Toutefois, la réalisatrice, Emily Atef, insiste sur le caractère fictif de l’œuvre et l’interview est finalement validée par Romy. Comme pour sceller un destin déjà tragique, son fils David décède peu de temps après. Brisée par le chagrin, elle décède à son tour quelques mois plus tard.

On peut se demander ce qu’elle serait devenue si elle avait vécu plus longtemps. Peut-être aurait-elle poursuivi sa carrière avec le même éclat, ou peut-être aurait-elle pris un chemin différent. Mais une chose est certaine: Romy Schneider était une force de la nature, une étoile qui brûlait si brillamment qu’elle éclairerait à jamais le ciel du cinéma.

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