Rappelons-nous d’abord que le psychisme individuel dispose de mécanismes qui le protègent des risques de déstabilisation. Ainsi, par exemple, lorsqu’une représentation inconsciente, tels un désir ou une pulsion interdits, survient, un sentiment de malaise, une angoisse nous envahit.

Pour empêcher l’angoisse de devenir trop intrusive, des mécanismes inconscients se déclenchent, comme, par exemple, le refoulement ou la sublimation. Grâce à leur action, l’équilibre psychique menacé retrouve sa balance.

Mais nos mécanismes de défense s’avèrent inopérants lorsque la pulsion devient trop insistante, augmentant dangereusement l’intensité de l’angoisse et du malaise. C’est alors qu’apparaît le symptôme, jouant le rôle d’un rempart contre la menace d’une déstabilisation plus grande du psychisme. Il se présente ainsi comme une solution de compromis: en lui, la pulsion, d’une part, cherche toujours une voie pour se satisfaire et, d’autre part, elle se heurte à une défense.  Prenons l’exemple d’un sujet qui a la phobie des animaux. On observe qu’il est constamment en train de chercher leur présence pour aussitôt s’enfuir. Ou encore l’exemple du symptôme désigné par l’expression "attaque de panique" qui est en réalité une crise d’angoisse intense. De quoi s’agit-il? Ici encore, ce symptôme reflète le conflit interne du sujet entre le désir étrangement inquiétant d’une pulsion qui cherche à être satisfaite et l’interdit qui la frappe.

Rappelons-nous: le symptôme se présente comme une métaphore. La peur de l’animal dans les précédents exemples se substitue à une peur d’un autre objet psychique qui, lui, est inconscient et plus dangereux encore. Tel est le paradoxe du symptôme: il est gênant d’une part, mais il est maintenu d’autre part parce qu’un sujet y trouve une certaine satisfaction inconsciente à laquelle il tient, ce qui lui est d’ailleurs souvent difficile d’admettre.

Le symptôme s’avère donc comme notre propre création ou, mieux, comme une création de notre inconscient. Nous pouvons même dire qu’il est nécessaire, indispensable au sujet souffrant pour deux raisons principales:

  1. Il rappelle à l’être humain qu’il recèle un savoir inconnu de lui, un savoir pourtant indispensable à la connaissance de son psychisme, relatif à sa vérité subjective. Rappelez-vous la citation de Freud: "Le symptôme est un dire", ou encore celle de J. Lacan: "Le symptôme se présente d’abord comme trace qui restera toujours inconsciente jusqu’à ce que nous en ayons réalisé le sens".  Ce qu’il nous dit, sous forme allusive, c’est qu’il existe, enfoui dans les tréfonds, un conflit infantile inconscient resté non résolu et qui attend d’être mis à jour.
  2. Il joue un rôle protecteur contre l’envahissement de la pulsion interdite et de l’angoisse qui l’accompagne, en dépit des difficultés qu’il occasionne. "Tout symptôme psychologique correspond à une tentative d’auto-guérison destinée à échapper à la douleur psychique", confirme J. McDougall.

 

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