Une simple table, une moquette claire, un livre pour accessoire, un homme seul pour tout décor.

Romain Daroles joue le rôle d’un conférencier survitaminé, shooté à l’alexandrin, amoureux de Racine et fan de mythologie. Et le voilà qui nous entraîne sur les traces du Minotaure, d’Antiope, la reine des Amazones, ou encore de Neptune, à la manière d’un jeu de pistes haletant.

Un pédagogue aux commandes 

Ce n’est pas vraiment Phèdre de Racine que l’on vient voir mais un amoureux de la pièce nous la raconter. Un travail ciselé de pédagogue finalement. L’histoire du mythe prend corps sous nos yeux, la passion incestueuse et interdite éclate dans la salle au rythme des vers, la tragédie classique résonne de modernité devant nous.

Et, chemin faisant, aidé d’un fort accent toulousain, Romain joue avec nos références pop et le comique de répétition, ne se prive d’aucune blague potache, titille nos connaissances, brouille l’espace entre salle de classe et salle de spectacle, abolit le temps entre l’avant et maintenant.

Un cours sur Racine comme j’ai pu en donner parfois, de manière bien moins passionnante, j’en suis certaine, malgré tous mes efforts. Un cours comme devraient en donner tous les profs de France et de Navarre.

De la passion amoureuse à la passion du texte

Phèdre (de Racine) est une pièce qui avance par la parole – on dit qu’elle est performative. Alexandrin après alexandrin, les mots bouleversent les personnages et les spectateurs. Et le Phèdre! de ne cesser de faire entendre Phèdre.

Le comique n’empêche pas plus le tragique de naître que la mise en scène spartiate ne nous empêche de voyager. Bref, une pièce jubilatoire pour faire vivre Phèdre.

Pour vous inscrire à la Newslewtter: https://angelique-in-paris.mailchimpsites.com/