Le Syndicat des patrons de l’industrie alimentaire libanaise a assuré que les épreuves des secteurs productifs en général et des secteurs industriels, en particulier, ne s’arrêtent pas du fait de la crise économique, financière et monétaire étouffante, des fortes fluctuations du taux de change, et du coût élevé de l’énergie et de l’emploi. Les industriels attendaient l’approbation du budget 2022 et la possibilité de quelques solutions à nombre de leurs problèmes insolubles, mais en vain.

Dans un communiqué, l’association a précisé qu’elle ne critique pas l’avant- projet de budget mais veut simplement relever les épreuves d’un secteur industriel vital qui est organiquement lié aux filières agricole, d’élevage et rurale, à savoir la filière avicole, qui est exposée à des risques importants suite à la décision du gouvernement de ne pas augmenter les douanes sur les produits de cette filière (poulets entiers et morceaux), qui est la protection minimale dont ce secteur a bénéficié dans le passé pour limiter le déferlement sur le marché de produits concurrents, tout en augmentant d’un autre côté le tarif douanier sur les matières premières pour le fourrage des animaux et, bien sûr, le coût de l’énergie d’exploitation.

Le syndicat a expliqué que les industries alimentaires au Liban sont une réussite, et le secteur de la volaille en particulier est l’un des plus anciens et des plus importants. C’est l’un des rares secteurs qui peut assurer une certaine autosuffisance et des capacités d’exportation si soin et protection sont assurés. Il offre également environ 20 000 opportunités d’emploi, dont la plupart se trouvent dans les régions rurales et défavorisées, et un volume d’affaires direct d’environ 600 millions de dollars qui constitue le chiffre d’affaires du secteur, et indirect, d’environ 250 millions dollars, que ce secteur achète en fourrage, matières premières et emballages. Est-il sage de menacer cet équilibre et de permettre l’importation de produits concurrents de spécifications et de qualité inférieures ?

Si l’argument est de réduire les charges pesant sur le consommateur, alors l’inverse est aussi vrai, car la baisse de la production agricole entraînera certainement une augmentation des coûts, une hausse des prix et une baisse de la part de l’industrie nationale sur les marchés locaux. Le syndicat s’est demandé si la destruction systématique des secteurs productifs fait partie des objectifs du projet de budget ?

Le syndicat a enfin appelé le ministre de l’Agriculture, en particulier, et tous les membres du gouvernement à allouer au secteur de l’élevage et de la volaille le soin nécessaire à sa pérennité et à sa croissance.

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