Le  " Front chrétien " a clôturé dimanche sa conférence fondatrice, qui s’est tenue à l’hôtel Padova à Sin el-Fil les 12 et 13 novembre, sous le titre  " Chrétiens d’Orient entre extinction et restauration du rôle " .

L’événement s’est déroulé en présence de délégations occidentales (France, Belgique, Allemagne, Pays-Bas et États-Unis), du Moyen-Orient (Syrie, Irak et Égypte), ainsi que de Turquie et d’Arménie, représentant des partis et des organisations maronites, syriaques, chaldéennes, assyriennes et autres composantes chrétiennes.

Les conférenciers ont convenu à l’unanimité de " la nécessité pour les pays d’Orient de respecter la réalité du pluralisme culturel, linguistique et religieux qui caractérise leurs sociétés, ainsi que la nécessité de préserver l’esprit de coexistence et de solidarité entre les peuples d’une même nation, afin d’obtenir la justice et l’égalité en droits et en devoirs, pour qu’aucune composante sociale ne se sente marginalisée " .

Parmi les interventions les plus remarquées au cours de cette conférence, figure celle des participants arméniens qui ont souligné que " le génocide de leur peuple n’est pas enregistré dans l’histoire, puisqu’il est pratiqué jusqu’à présent ".

Certaines personnalités indépendantes ont également émis certaines recommandations, dont la mise en place d’un fonds de solidarité chrétienne d’Orient, " afin d’aider les chrétiens à rester sur leurs terres, malgré les pressions politiques exercées pour les en dissuader " .

En ce qui concerne le cas spécifique du Liban, certains intervenants ont mis l’accent sur la nécessité de faire face à l’hémorragie chrétienne du fait de l’émigration, en se basant sur le principe de subsidiarité préconisé par l’encyclique Quadragesimo Anno de la doctrine sociale de l’Église. Ce principe consiste en une prise en charge des besoins de la société par les municipalités. Il est défini par les points suivants:

– Autonomie énergétique, grâce notamment aux énergies renouvelables.

– Sécurité et police municipale.

– Résistance culturelle dans les écoles chrétiennes.

– Libération du port de Beyrouth de l’emprise de la milice du Hezbollah.

– Ouverture d’un second aéroport loin de l’emprise de cette milice.

– Étroite collaboration et principe de jumelage avec les paroisses de la diaspora.

Le " Front chrétien ", quant à lui, a mis l’accent sur plusieurs points, notamment la consolidation de la neutralité du Liban, la mise en œuvre des décisions internationales du Conseil de Sécurité de l’Onu, la mise en place d’un système fédéral qui empêcherait la domination d’une composante communautaire sur une autre, la préservation du Liban de la partition, et le passage de la coexistence au vivre-ensemble.