Réunie lundi pour examiner 22 sujets inscrits à son ordre du jour, la Chambre a dû lever sa réunion en début d’après-midi, faute de quorum. Elle a entre-temps renvoyé la proposition de loi relative à l’indépendance de la Justice à la commission de l’Administration et de la Justice, et ce à la demande du ministre de la Justice, Henri Khoury. Ce dernier a justifié sa demande par le fait qu’il a reçu la dernière version du texte il y a trois jours seulement et n’a, par conséquent, pas eu le temps de l’étudier.  (https://icibeyrouth.com/liban/37932). Le président du Parlement, Nabih Berry, n’a pas pu s’empêcher de lui lancer: "Si seulement, vous étiez aussi ferme devant le Conseil supérieur de la magistrature", en allusion au contentieux entre le tandem Amal – Hezbollah avec le CSM, accusé par le parti du chef du législatif de couvrir le juge d’instruction Tarek Bitar, chargé de l’enquête sur l’explosion du 4 août 2020 au port de Beyrouth.

Par ailleurs, le Parlement a adopté un texte de loi autorisant le gouvernement à engager des dépenses sur base de la règle du douzième provisoire, en attendant l’adoption du Budget 2022 (https://icibeyrouth.com/economie/35233). Il a également entériné une proposition de loi prévoyant une prorogation de la levée du secret bancaire sur les comptes de la Banque du Liban et de tous institutions publiques, afin que l’audit juri-comptable de ces organismes puisse se poursuivre.

Ce dernier point n’était pas à l’ordre du jour de la séance, mais il a été examiné et voté à la demande du président de la Commission parlementaire des Finances, le député Ibrahim Kanaan.

Le Parlement a aussi adopté la proposition de loi sur la concurrence (https://icibeyrouth.com/economie/38211), qui comporte notamment un volet relatif à l’abolition des agences exclusives. Cette proposition de loi, présentée par le bloc du Hezbollah, est inspirée d’un texte de loi élaboré par l’ancien ministre de l’Économie Mansour Bteich. Elle avait été remaniée par les commissions parlementaires. L’abolition des agences exclusives est demandée par l’Europe depuis au moins 1995 pour permettre au Liban de profiter de la coopération du programme MEDA du partenariat Euromed.

Par ailleurs, l’amendement d’un texte sur la réorganisation des tribunaux druzes, pour que les tribunaux de Baakline et Aley puissent avoir plus de juges, a été adopté en début de séance, ainsi que le réaménagement de la Foire Internationale Rachid Karamé à Tripoli.

Une proposition de loi présentée par la députée Bahia Hariri, présidente de la Commission parlementaire de l’Éducation, et prévoyant la suspension de l’article 2 de la loi 515/96 qui limite l’augmentation des écolages, a été retirée de l’ordre du jour.

La séance a été levée à cause d’un défaut de quorum. Selon la chaîne al-Jadeed, elle ne reprendrait pas le mardi 22 comme cela était prévu.

Plusieurs textes de loi n’ont pas été débattus, comme le contrôle des capitaux, une mesure réclamée depuis novembre 2019. Des textes proposés par le député Georges Okaiss n’ont également pas été discutés. Le premier se rapporte à une modification des articles qui réglementent les recours en dessaisissement contre les magistrats. Il a été présenté pour permettre au juge Bitar de poursuivre ses investigations sur la double explosion au port de Beyrouth. Le deuxième est censé permettre aux Libanais de la diaspora de se présenter devant les urnes avec des papiers d’identités expirés.

En marge de la session parlementaire, des parents d’étudiants à l’étranger ont organisé une manifestation et ont tenté d’entrer au sein du palais de l’Unesco pour demander l’application de la loi sur le dollar étudiant. Ils en ont été empêchés par les Forces de sécurité intérieure.