Une révolution et des questions
Cinq questions pour une révolution
Le soulèvement populaire du 17 octobre 2019 au Liban a suscité une série d’interrogations dont certaines sont restées sans réponse. Pour essayer de mieux cerner et comprendre ce mouvement de contestation, Ici Beyrouth a posé cinq questions différentes à un même groupe d’experts de secteurs variés.
2.Quelles sont les revendications du mouvement du 17 octobre 2019 ?
Cette question paraît très simple de premier abord, mais elle est bien plus complexe. Elle a été posée des centaines de fois, sans jamais donner lieu à la même réponse, celle-ci relevant plutôt d’une vision personnelle que d’un programme politique clairement établi.
Les revendications du mouvement du 17 octobre ne font pas l’unanimité et ne sont pas unifiées dans le cadre d’un même programme politique. Ceci est dû aux différents agendas et priorités politiques de chaque faction au sein du mouvement. Pour citer un exemple concret et récurrent, certains protagonistes du mouvement s’acharnent toujours à exonérer leurs leaders politiques et à justifier leur mauvaise gestion des affaires publiques durant les 30 dernières années, en dépit du fameux slogan scandé par les foules dès la nuit du 17 octobre, " Kellon Ya3ni Kellon ", (Tous sans exception) pour désigner la classe politique décriée par les protestataires.
Il existe cependant certains principes communs autour desquels les acteurs du 17 octobre se rallient, notamment : la lutte contre la corruption, la chute du système politique en place, le rétablissement de la souveraineté étatique et de l’Etat de droit, ainsi que le rejet du confessionnalisme.
Pour tenter d’apporter un élément de réponse à cette question, nous nous sommes adressés à plusieurs experts, sous la forme d’un reportage vidéo, que vous pouvez visionner ci-dessous.
Il y a lieu de relever que si le mouvement du 17 octobre 2019 reste déterminé à percer aux élections et à s’imposer sur la scène politique libanaise, il gagnerait à s’organiser de manière plus stratégique, afin de pouvoir faire le poids face au système en vigueur, fait de corruption et de clientélisme, et de proposer des solutions aux crises économiques et financières que traverse le pays.