Cinq questions pour une révolution

Le soulèvement populaire du 17 octobre 2019 au Liban a suscité une série d’interrogations dont certaines sont restées sans réponse. Pour essayer de mieux cerner et comprendre ce mouvement de contestation, Ici Beyrouth a posé une série de cinq questions à un même groupe d’experts de secteurs variés.

5. Quels sont les points forts et les points faibles du mouvement du 17 octobre 2019?

Pour certains, le mouvement du 17 octobre 2019 s’inscrit dans la continuité du mouvement du 14 mars 2005 (lorsque les Libanais se sont soulevés contre l’occupation syrienne après l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri) et de "Vous puez" (le collectif citoyen qui s’est constitué contre la classe politique après les manifestations populaires gigantesques organisées en 2015 pour protester contre l’inaptitude officielle à régler la pire crise des déchets de l’histoire du pays). Pour d’autres, il est le produit de la réalité politique, financière et sociale du pays, doublé d’un élan de spontanéité populaire.

D’aucuns attribuent plusieurs réussites au mouvement du 17 Octobre, ce qui, à leurs yeux, fait sa force. Ils citent notamment l’occupation de l’espace public, la mobilisation de l’opinion libanaise, le soutien moral et financier des Libanais de l’étranger, la démission du gouvernement Hariri, le rejet ouvert et public du confessionnalisme, la dénonciation de la corruption et du clientélisme, la naissance de nombreuses initiatives politiques et sociales etc. ,sans oublier le sentiment d’espoir et d’optimisme que ce mouvement a fait naître chez les Libanais.

Dans le même temps, de nombreuses critiques sont adressées au mouvement du 17 Octobre, deux ans après sa constitution: mauvaise gestion, individualisme, opportunisme, absence de vision et de stratégie, désorganisation, agendas personnels, pour n’en citer que quelques-unes. Autant de reproches considérés comme étant de nature à affaiblir le mouvement de résistance et de contestation, et à l’empêcher de s’impliquer pleinement dans la vie politique libanaise.

Pour tenter d’apporter un élément de réponse à cette question, nous nous sommes adressés à plusieurs experts, sous la forme d’un reportage vidéo, que vous trouverez ci-dessous.

L’individualisme et le phénomène de "contre-révolution" semblent être les principaux fléaux du mouvement du 17 octobre 2019. Il faudra alors que les composantes de ce mouvement concèdent de prioriser l’intérêt de la collectivité et qu’ils résistent aux tentatives d’infiltration et de répression de leurs actions politiques.

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