Plusieurs pays européens et les États-Unis ont salué l’adoption par l’Agence internationale de l’énergie atomique d’une résolution critiquant " la coopération insuffisante " de l’Iran au niveau du développement de son programme nucléaire.  D’une portée symbolique à ce stade, la résolution pourrait être le prélude à une transmission du contentieux à cet organe onusien, habilité à prendre des sanctions.

Pour l’AIEA, l’Iran doit apporter des explications techniquement crédibles à la présence de particules d’uranium sur trois sites non-déclarés en Iran (AFP)

 

 

La France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et les États-Unis ont salué vendredi l’adoption d’une résolution de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) critiquant l’Iran pour son manque de coopération dans le dossier nucléaire et l’ont mis en garde contre une éventuelle " action supplémentaire ".

Dans une déclaration conjointe, les ministères des Affaires étrangères des quatre pays se félicitent que le Conseil des gouverneurs de l’AIEA ait " envoyé un message clair " à Téhéran en votant jeudi une nouvelle résolution critique, la deuxième depuis juin, à l’égard de Téhéran.

Dans cette résolution votée par 26 voix sur 35 (la Chine et la Russie ont voté contre, cinq pays se sont abstenus, deux étaient absents), le Conseil " exprime sa profonde inquiétude " face à la " coopération insuffisante " de l’Iran.

" L’Iran doit apporter des explications techniquement crédibles à la présence de particules d’uranium sur trois sites non-déclarés en Iran et clarifier où se trouvent les matières nucléaires et/ou les équipements contaminés qui en sont la cause ", souligne le communiqué commun européen et américain…

 

" Nous espérons que l’Iran saisira cette opportunité pour coopérer avec l’AIEA de bonne foi pour clore ces questions non résolues afin qu’aucune action supplémentaire du Conseil ne soit nécessaire ", prévient le texte, se référant implicitement à une transmission du dossier au Conseil de sécurité de l’ONU.

D’une portée symbolique à ce stade, la résolution peut en effet être le prélude à une transmission du contentieux à cet organe onusien, habilité à prendre des sanctions.

Européens et Américains gardent cependant une main tendue vers l’Iran, réitérant que si Téhéran coopère et apporte des réponses à l’AIEA, " le Conseil pourrait alors clore l’examen de cette question ".

Téhéran a dès jeudi dénoncé la résolution, estimant qu’elle n’aurait " aucun résultat " et pourrait " affecter la coopération " du pays avec l’AIEA.

Parallèlement aux infructueuses discussions avec l’agence onusienne de la sûreté atomique, les négociations pour redonner une vie à l’accord de 2015 limitant le programme nucléaire iranien sont au point mort.

L’accord conclu entre Téhéran et le G5+1 (Chine, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie et Allemagne) a été torpillé par la décision de l’ex-président américain Donald Trump d’en retirer son pays en 2018. En riposte, l’Iran s’est affranchi d’une grande partie des engagements qu’il avait pris aux termes de ce pacte.

Avec AFP